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Entretien avec MiGHTYMAX (Endpoint)

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Après que Endpoint a validé son accession en ESL Pro League en novembre dernier, nous sommes entrés en contact avec le manager de l'équipe, un Français, Robin "Srab" Borget, afin de proposer un entretien à Max "MiGHTYMAX" Heath, leader du cinq actuel et, surtout, présent dans la structure depuis qu'elle est arrivée sur CS:GO en 2016.

MiGHTYMAX, membre historique et clé de voûte d'Endpoint (crédit photo : DreamHack)

C'est d'ailleurs vers ces débuts que la première partie de l'entretien s'est tournée. À l'époque, MiGHTYMAX n'était encore qu'un très jeune joueur et l'équipe était entièrement composée de membres originaires de Grande-Bretagne. À ce moment, et jusqu'à mi-2019, le Britannique et ses divers partenaires vont dominer l'ESL Premiership, l'équivalent de nos ECN, sans pour autant arriver à passer un cap à l'international, faisant ainsi l'ascenseur entre l'ESEA Advanced et la Mountain Dew League.  

Bonjour MiGHTYMAX. Avant d’aborder l’équipe Endpoint et la montée en ESL Pro League, revenons sur ta carrière puisque tu faisais partie de la première équipe de Team Endpoint en septembre 2016. À 19 ans, étais-tu pleinement tourné vers CS:GO ?

2016 a été une année assez particulière pour moi. À l’époque, j’allais encore à l’université, puis j’ai décidé de tout arrêter. Peu de temps après, j’ai été contacté par RattlesnK, de l'équipe Orgles5, pour jouer avec eux, ce qui était une énorme opportunité pour quelqu’un de mon niveau. Ça m’a permis de jouer avec des joueurs que j’admirais depuis longtemps, qui étaient au sommet de la scène UK sur CS:S et sur les débuts de CS:GO, c’était complètement fou pour moi. L’équipe a tenu quelques mois. On a participé à la MDL avec un score de 8-8, quelque chose comme ça, puis au final, comme toutes les équipes du Royaume-Uni, on a fini par se séparer et prendre des chemins différents. Après ça, j’ai joué aux ESL Premiership sous le tag fish123, un mix composé de plusieurs joueurs talentueux.

Quelques temps après, Endpoint m’a contacté pour jouer chez eux et monter une équipe. À ce moment-là, je n’étais pas vraiment sûr de la direction que mon avenir prenait en termes d’études ou de carrière professionnelle, donc je jouais autant que possible en attendant de trouver une réponse. Ce dont je ne me doutais pas, c’est que j’allais toujours jouer pour la même équipe quatre ans plus tard.

Occupais-tu déjà le rôle de leader ? Qu’est-ce qui t’a amené à endosser cette responsabilité ?

Jusqu’à peu, je n’avais jamais eu la moindre responsabilité en temps que leader-in-game dans ma carrière. J’ai toujours été considéré comme un joueur "support", et j’aidais mes coéquipiers en faisant des calls en milieu de round ou en proposant des calls au leader. Mais j’ai fini par réaliser que je devais m’adapter si je voulais progresser, en particulier sur la scène anglaise, où beaucoup des leaders les plus chevronnés ont décidé de déménager ou de prendre leur retraite. Ça a laissé un gros vide, que les jeunes joueurs ont dû apprendre à combler. En observant les autres scènes nationales en Europe, on trouvait beaucoup d’exemples de joueurs vétérans qui reprenaient le rôle d’IGL en mettant à profit leurs années d’expérience.

Vers fin 2018, j’ai fini par avoir une conversation avec Adz, le propriétaire d’Endpoint, et je lui ai expliqué que je ne savais plus quoi faire avec notre équipe, qu’on ne parvenait pas du tout à répondre aux attentes qui pesaient sur nous. Il m’a répondu qu’il croyait en moi et en mon potentiel pour prendre le lead, donc c’est ce que j’ai fait. Au début, je n’avais pas spécialement envie de prendre cette responsabilité, c’était un très gros changement et beaucoup plus de pression sur mes épaules. Mais avec le temps, j’ai commencé à me faire au rôle, et je continue toujours à le découvrir aujourd’hui.

ALEX chez LDLC et dephh chez Complexity étaient-ils des inspirations pour toi ?

Je pense que c’est un mélange d’inspiration et de prise de conscience de ce qui peut être réalisé si on y met les efforts. Je me souviens avoir joué à une lan nationale vers fin 2015, et il me semblait que le jour suivant dephh partait pour les États-Unis. Pour moi, il était alors impensable qu’une telle opportunité puisse arriver à un joueur UK, mais c’est bien arrivé. Je ne me souviens pas avoir discuté avec ALEX quand il était chez LDLC, jusqu’à ce qu’on aille ensemble aux WESG – et même là, pour être franc, je n’ai pas réalisé tout de suite qu’il était anglais. De nos jours c’est un peu différent, plusieurs joueurs sont parvenus à « s’échapper » de la scène UK. Je pense qu’on est nombreux à être inspirés et motivés quand ça se produit.

Alors que vous étiez une équipe encore jeune, comme votre scène nationale, vous avez dominé l’ESL Premiership et eu plus de difficultés côté européen via les ligues ESEA. Malgré les résultats en MDL, qu’as-tu appris au contact de ces équipes ?

De manière générale, la line-up Endpoint de l’époque ne parvenait pas à jouer à son meilleur niveau et à atteindre ses objectifs. On a failli y parvenir en 2018, avec une autre line-up composée de robiin, Thomas, Puls3, Luzuh et moi. On a dominé la scène UK pendant quelques mois, mais sans parvenir à avoir les mêmes résultats dans le reste de l’Europe, et au final notre équipe s’est désintégrée. Je pense qu’on jouait plutôt bien, mais on butait toujours sur le dernier obstacle.

Je me souviens que lors de la Saison 29 de la MDL, on avait cinq défaites à 16-14, une défaite à 16-13, et une défaite en double overtime contre LDLC. On a fini en relégation à la fin de la saison, mais on était toujours à un poil d’obtenir la victoire. On manquait d’expérience en tant qu’équipe pour rivaliser avec les autres en MDL, et on culpabilisait à chaque fois qu’on perdait un match serré.

En comparaison, les line-up dont j’ai fait partie avant celle-là en 2018, et celles qui ont suivi après jusqu’à aujourd’hui, n’ont jamais pu se rapprocher autant de cette réussite. On n’est jamais parvenu à se qualifier pour la MDL avec aucune d’entre elles, et les résultats étaient plutôt médiocres. À un moment, on a même été relégués de notre ligue nationale, l’ESL UK, et on a dû se battre pour récupérer notre place. Une époque bien étrange.

Après trois ans à représenter la structure, tu t’es retrouvé remercié avec le reste de tes coéquipiers. Que manquait-il à l’équipe pour passer un cap ?

J’ai totalement compris pourquoi je me suis fait exclure. L’équipe entière a été remerciée, on était mauvais et je n’étais pas au niveau en tant que capitaine et IGL. Rétrospectivement, c’était un moment assez difficile de ma carrière, j’étais encore novice en tant qu'IGL et ça se voyait. Une remise à zéro était nécessaire pour l’équipe, et je suis même allé dire à Endpoint que j’avais besoin d’une pause, donc au final ça tombait plutôt bien.

Comment voyais-tu ton avenir sur CS:GO à ce moment et qu’as-tu fait pendant tes six mois sans équipe ?

Peu après mon exclusion, on m’a demandé de stand-in pour Endpoint en UK ESL Premiership, et on a fini par gagner le titre une nouvelle fois. Après ça, j’ai fait une pause totale de CS. Je n’ai pas touché au jeu pendant deux ou trois semaines. Je n’avais aucune idée de ce que j’allais faire. Je savais juste que la possibilité d’une aventure européenne était faible, ne serait-ce qu’à cause de la mauvaise réputation des joueurs anglais. D’autant qu’en plus, depuis que j’étais devenu IGL, je n’avais pas d’aussi bonnes statistiques qu’avant. Donc je me doutais bien que j’aurais du mal à sortir de la scène anglaise. J’ai quand même eu quelques propositions en Europe, mais au final ça n’a débouché sur rien.

Endpoint à la DH Anaheim 2020 (crédit photo : DreamHack)

L'entretien se prolonge sur la solution trouvée pour briser ce plafond de verre : une pause de six mois dans cette aventure commune entre MiGHTYMAX et Endpoint, avant qu'un nouveau cinq ne soit formé autour du capitaine et de joueurs expérimentés du subtop européen. Un choix payant puisque après avoir repris l'ascenseur vers le haut entre l'Advanced et la MDL, l'équipe s'est maintenue, et mieux encore, elle s'est hissée jusqu'aux play-offs dans lesquels elle est ensuite tombée suite à deux défaites. De quoi repartir de plus belle pour la 35ème saison de MDL, enfin... Jusqu'à ce qu'Envy ne vienne recruter Thomas "Thomas" Utting, ne laissant que peu de temps au groupe pour lui trouver un remplaçant.

Début janvier 2020, Endpoint est repartie de zéro avec un nouveau cinq, t'incluant comme leader. As-tu eu une part prépondérante dans le choix de tes partenaires ?

La création de l’équipe remonte à novembre/décembre 2019. Je n’avais pas d’équipe à ce moment-là, et j’ai vu sur HLTV qu’il y avait une autre édition des WESG avec des qualifications régionales. J’ai demandé à droite et à gauche sur la scène anglaise, parce qu’il fallait qu’on soit au moins trois Anglais pour participer, mais tout le monde était déjà pris. J’ai fini par proposer à Surreal un soir sans attendre grand-chose, et il a dit oui. À ce moment-là, il était chez Phoenix (ex-Epsilon) avec Thomas et CRUC1AL, donc ça nous permettait d’avoir le nombre de joueurs nationaux requis. Avec ces 4 joueurs, tous les rôles étaient remplis, il nous manquait juste la dernière pièce du puzzle et on est tombés d’accord pour prendre robiin.

À l’époque vous étiez encore avec Thomas et non flameZ, ce qui faisait que chaque membre de l’équipe avait déjà joué avec au moins deux de ses coéquipiers. Cette proximité a-t-elle accéléré le processus de construction du cinq ?

Oui, c’est une sensation un peu bizarre lorsqu’on commence une nouvelle équipe avec d’anciens coéquipiers, parce que ça ne ressemble pas à une nouvelle équipe. Je pense que ça a pu nous être bénéfique, notamment en termes d’attentes les uns envers les autres, et parce qu’on était tous potes. Je crois que le seul avec qui je n’avais pas joué avant était Surreal, mais je n’avais entendu que du bien à son sujet avant de le recruter.

Avec des joueurs comme Surreal et CRUC1AL qui avaient terminé 4ème puis 1ers des saisons 29 et 30 de MDL, mais aussi robiin habitué de la MDL et ayant participé à un Major, la DH Winter 2013, les objectifs allaient-ils plus loin que la montée en MDL ?

Dès le début 2020, on s’est rapidement fixé des objectifs. Le plus important était de se qualifier en MDL. Après ça, on n'avait rien défini de spécifique, si ce n’est entrer dans le top 30 HLTV. On s’est dit qu’on réévaluerait nos objectifs à chaque saison, pour réfléchir sur le chemin parcouru/à parcourir.

Après un mois d’existence, vous avez recruté un coach, RossR. Comment s’est fait ce choix et que vous apporte-t-il ?

Je connaissais Ross avant l’équipe. Dans une précédente version d’Endpoint, on était proche de le recruter en tant que coach, mais ça ne s’était pas fait. Rapidement, on a décidé qu’on voulait un coach avec la nouvelle équipe, et on s’est mis d’accord sur le fait qu’on ne voulait pas d’un coach qui impose son plan de jeu. Pour nous, c’était plus facile d’avoir un coach parfaitement anglophone, et j’ai recommandé Ross à mes coéquipiers. On a écouté ce qu’il pouvait nous apporter et on s’est dit qu’il serait parfait.

Il nous apporte ce que, j’imagine, la plupart des coachs apportent à leur équipe. Il suit nos entraînements et nous donne son avis lorsqu’on a des problèmes. Il est très franc, capable d’être critique sur tous les sujets et il nous apporte une perspective différente sur les choses.

Dès votre première saison d’Advanced, vous avez réussi à accéder à la MDL dont vous avez ensuite terminé 4ème. Quels étaient les points forts sur lesquels vous pouviez vous appuyer ? Et au contraire, qu’aviez-vous à améliorer ?

Notre objectif principal durant cette saison était de renforcer rapidement notre map pool pour pouvoir jouer un bo3 sans sacrifier une carte parce qu’on ne la joue pas. C’est une situation qui arrive rarement en bo1, qui est le format qu’on jouait la plupart du temps. Mais pour les play-offs et le haut niveau, on a vraiment mis les bouchées doubles. On était vraiment fiers du niveau d’implication et de détermination qu’on a eu à ce moment-là. Certains jours, on s’entraînait la moitié de la journée et on jouait des officiels sur l’autre moitié. D’autres fois, on jouait des officiels toute la journée, c’était dingue.

On a probablement eu plus de mauvaises journées que de bonnes, mais on a réussi à dépasser ça et à continuer. Je pense qu’on s’est rendu compte qu’on manquait de régularité. On pouvait dominer une équipe et se faire humilier par une autre d’une semaine à l’autre. Après coup, j’ai compris que c’était logique avec une équipe aussi récente. Notre jeu était dévoilé et, sans le renouveler, les équipes peuvent te contrer facilement ou, en tout cas, comprendre comment tu joues.

Dans le même temps, vous avez participé à plusieurs évènements en ligne, et notamment les #HomeSweetHome, dans lesquels vous avez accroché de belles places jusqu’à remporter la 8ème édition. Affronter régulièrement des équipes telles que Complexity vous a-t-il permis de vous mettre en confiance ?

C’était très frustrant. Toutes les semaines pendant 8 semaines, on a participé et on avait l’impression de foncer dans un mur. Après la deuxième ou troisième fois, c’est devenu une blague dans l’équipe, on savait qu’on allait jouer Complexity en playoffs. Une fois, on a réussi à finir premier de notre poule mais Complexity a fini 2ème après un résultat surprise. Donc, même là, on a fini par les jouer en 1/4 de finale. Ils nous ont complètement dominés et, pour être honnête, on l’a plutôt bien pris. On a compris beaucoup d’erreurs qu’on faisait dans le jeu et aussi qu’on n’était pas encore prêts pour jouer au top niveau. Quand on jouait d’autres équipes que Complexity, on était plutôt bons, notamment contre des équipes censées être meilleures que nous, on n’était pas ridicules.

Durant l’été, vous avez pu participer à la DH Summer à laquelle vous vous étiez qualifiés et même si vous n’avez pas accédé aux playoffs, un résultat a retenu mon attention. Face à MAD Lions, sur le premier match éliminatoire des poules, vous avez réussi à remporter un BO3 dans lequel vous aviez perdu la première carte 16-0. On retrouve ça quelques mois plus tard face à mousesports, 16-1 avant de gagner le match encore une fois. D’où vous vient cette force de caractère ?

Pour moi, ça vient d’abord du nombre d’heures qu’on a passé sur le jeu dans les six premiers mois de 2020. On a eu énormément de mauvais jours et ça nous a permis de bâtir un vrai caractère, une vraie résilience. Une fois, on a regardé notre équipe sur HLTV et on s’est rendu compte qu’on était l’équipe la plus active du monde, avec un match officiel tous les 1,3 jour, un truc du genre.

Je pense qu’un autre de nos points forts est qu’on arrive à rester calme dans le jeu, on ne s’attarde pas sur les mauvais rounds et on ne se dispute pas, pour ne pas s’énerver entre nous. C’est un point sur lequel Ross a beaucoup insisté au début de l’année. C’est très important d’avoir cette résistance psychologique sur CS. Si tu te fais défoncer, c’est pas grave. Il reste 2 cartes à jouer derrière. En tout cas, c’est comme ça qu’on approche les choses.

En juin, la structure a recruté un manager, Srab. En quoi a-t-il changé votre quotidien de joueurs ?

Avant qu’on recrute Srab, c’est moi qui m’occupais de tout sur le jeu et en dehors. Réserver les entraînements, gérer les invitations, parler aux admins, s’occuper de notre planning, prévoir les matchs officiels, etc. Lorsque toutes ces tâches ont été transférées à Srab, ça a été un soulagement immense. Je suis très content qu’on ait pu le recruter, et l’impact des managers est souvent sous-évalué.

Vous a-t-il aidé à gérer le départ de Thomas pour Envy juste avant d’attaquer la nouvelle saison de MDL ?

Tout le monde était sur le pont quand on a compris que Thomas allait partir. On se réunissait plusieurs fois par semaine pour préparer son départ et nos futurs projets. Pour ce qui était de trouver un nouveau joueur, le gros du travail a été effectué par Ross et moi, avec des idées de l’équipe une fois qu’on avait couché une liste de joueurs.

flameZ, le dernier élément recruté par Endpoint (crédit photo : Requus)

Là où ce départ pouvait compromettre l'ascension de l'équipe, il se pourrait qu'il soit au final la première étape au dénouement que l'on connaît aujourd'hui. En effet, c'est en laissant sa chance à un jeune Israélien très prometteur, Shahar "flameZ" Shushan, que l'équipe a d'abord connu six défaites de rang en MDL avant d'enchaîner les succès et de s'offrir une belle fin de saison 2020. Mais qui de mieux pour en parler que MiGHTYMAX lui-même ?

Pourquoi vous êtes-vous penchés sur flameZ pour le remplacer ?

J’étais sur Teamspeak avec Ross un soir et on essayait de trouver une solution pour remplacer Thomas. On a constitué une liste de joueurs libres et de joueurs FPL, et on a vu flameZ sur les classements FPL. À ce moment-là, il jouait pour Singularity et j’ai essayé d’observer un de ses matchs. Après quelques rounds, j’ai dit à Ross d’aller voir ce mec. Il était relativement inconnu mais il était très bon, il prenait de très bonnes décisions et j’ai décidé que je le voulais. Au départ, on voulait mezii, qui n’avait pas encore rejoint Cloud9, mais il était trop cher, donc flameZ était le choix évident. Je me rappelle d’un de nos premiers entraînements, on jouait contre NAVI et il était monstrueux, il gagnait des 1v3 avec 3 one-taps, etc. Je pense que, rapidement, toute l’équipe a été convaincue qu’il fallait le recruter.

C’est donc avec lui que vous avez débuté cette saison de MDL et après avoir touché le fond du classement (0 victoire, 6 défaites) vous avez totalement changé de visage (10 victoires, 1 défaite) pour accéder aux play-offs. Quel a été le déclic pour en arriver là ?

Le début de la saison a été incroyablement dur pour nous. On revenait tout juste de notre pause de quatre semaines pour jouer la DH Open Summer et, à peine quelques jours plus tard, Thomas partait chez Envy. On s’est retrouvé en pause pendant deux semaines, le temps de lui trouver un remplaçant avec la MDL qui arrivait rapidement. On a débuté avec six défaites et le danger de la relégation était réel. On jouait mal, tout simplement. On a fait une réunion avec l’équipe où on s’est dit les choses de façon très honnête, et on a repris le boulot. On a pris les matchs les uns après les autres et, petit à petit, on a réussi à transformer ce départ catastrophique en un final historique.

Raconte-nous comment vous avez vécu ces play-offs et, surtout, cette finale accrochée face à Sprout (3-2).

On a vraiment pris les matchs les uns après les autres. En voyant notre bracket, on a compris que ce serait difficile, notamment parce qu’il y avait plusieurs équipes qu’on avait déjà jouées et qui nous avaient battus. Pour moi, il n’y avait pas vraiment de pression pour faire un résultat en play-offs tellement le simple fait d’y être était déjà un exploit après notre début de saison. Et puis, l’air de rien, on s’est retrouvés en finale contre Sprout. C’est une équipe qui nous a toujours posé problème dans le passé mais en BO5, on s’est dit qu’avec de bons vétos on pouvait soit l’emporter 3-0, soit avoir un match très serré. On a commencé notre match au ralenti, ils nous ont dominés sur nos maps et on a réussi à leur prendre les leurs. C’était vraiment très intense et c’est notre mental qui nous a porté jusqu’à la ligne d’arrivée. Perdre la première map, ta map, 16-2, et revenir pour l’emporter, c’est incroyable.

La même journée, vous avez enchaîné avec votre premier match en BLAST Premier Fall, perdu 1-2 face à Heroic. Même si la fatigue a dû jouer, on a logiquement senti les Danois prendre l’avantage grâce à leur expérience et à leur jeu très carré. Sur quels axes penses-tu que vous allez devoir travailler avant de débuter l’ESL Pro League ?

On était vraiment content de jouer la BLAST, d’autant qu’au départ nous devions affronter EG, ce qui aurait été complètement nouveau pour nous. Mais on a fini par jouer Heroic, ce qui est aussi devenu une blague dans l’équipe à force de les jouer dans tous les tournois où nous participions, comme Complexity dans les HomeSweetHome. On savait que ce serait très difficile, pas uniquement parce que c’était Heroic mais parce qu’on aurait un bo5 dans les jambes. Notre mission avant le début de la Pro League, c’est de continuer à poser les fondations de notre jeu avec flameZ. On va redoubler d’efforts à l’entrainement et muscler notre map pool pour être prêts contre les meilleures équipes.

Plus globalement, quels sont les objectifs pour la structure maintenant que vous allez goûter à l’ESL Pro League et que vous commencez à participer à des évènements T1 ?

Évidemment, participer plus régulièrement à des évènements T1 ne sera pas facile. La courbe d’apprentissage va être difficile, la seule chose sur laquelle on peut se concentrer pendant la trêve de Noël, c’est nous-mêmes. Moi, je dois m’assurer qu’on débute 2021 avec un playbook renouvelé, de nouvelles idées et un style de jeu plus adapté aux grandes équipes qu’on va affronter, si on veut avoir une chance. On va aussi essayer d’être plus attentifs sur notre calendrier pour éviter les phénomènes de burn-out vus en 2020, et qu’on a nous-mêmes frôlés. Ça va être une période très excitante pour nous, pour certains ça va être leur première participation à l’ESL Pro League et on va clairement tout donner.

Nous te remercions pour cette interview qui nous a permis de te découvrir ainsi que ton équipe et, comme la tradition le veut sur notre site, nous te laissons le mot de la fin.

Je leur ai déjà dit mille fois mais je veux remercier Adz et Pete, les proprétaires de Endpoint. Sans eux, je ne serais probablement pas joueur pro sur CS aujourd’hui. Ils ont soutenu la scène anglaise pendant longtemps avec cette équipe, et on est enfin arrivés à un point où on peut se battre dans le top 30, où on s’est qualifiés pour la Pro League. Ça a vraiment été une sacrée aventure avec Endpoint et toutes les compositions que j’ai vu passer. Je voudrais aussi remercier chaudement les sponsors d’Endpoint : CeX, Overclockers, Nobelchars, ASUS ROG et Thrustmaster.

Remerciements à MilkaFun, MrHusse, Miles et Tonxou pour l'aide apportée dans
la réalisation et la traduction de cet entretien.

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