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Maniac : "Ma motivation est intacte"

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Depuis notre dernière entrevue il y a quasiment un an désormais, Mathieu "Maniac" Quiquerez a parcouru du chemin sur la scène internationale. Fraîchement débarqué de Titan à cette époque, le Suisse a directement rebondi en devenant analyste pour certaines compétitions puis coach de l'équipe EnVyUs. Plus récemment, c'est dans une équipe qu'il a monté de toutes pièces que nous l'avons retrouvé. Malheureusement pour lui, cette aventure internationale a tourné court il y a quelques jours. Libre de s'engager où il le désire désormais, il a récemment fait part de son envie de retourner sur la scène française. A l'approche de la Paris Games Week où il sera présent sous les couleurs de Millenium, nous avons eu l'occasion de revenir avec lui sur l'année écoulée.

Hello Maniac, on t'avait quitté il y a quasiment un an alors que tu t'apprêtais à t'envoler pour les Etats-Unis afin de participer aux IEM San Jose en tant qu'analyste, une première pour toi. Dans cette même interview, tu disais appréhender cette échéance, mais au regard des commentaires à cette époque, tu avais plutôt réussi tes débuts devant la caméra. Par la suite, l'aventure s'était poursuivie à Stockholm dans le cadre des finales du Stage 3 de la FACEIT League, qu'as-tu retenu de cette expérience ? Possèdes-tu toujours des opportunités pour revenir derrière le desk de temps en temps ?

Ma maigre expérience en tant qu'analyste a été vraiment positive, même si c'est assez exténuant pendant les évènements. En tant que joueur, on est habitué à se rendre à la LAN une ou deux heures avant son match et repartir. En tant qu'analyste, on est les premiers arrivés et les derniers partis. Mais je me suis senti à l'aise, une fois le stress dépassé. L'ambiance entre les "Talent" est très bonne, tout le monde s'entend plutôt bien et on jongle facilement entre sérieux dans le travail et amusement total dans les pauses. Une fois que j'aurai épuisé ma motivation à jouer, je pense que je ferai quelques apparitions. J'ai effectivement encore des demandes et des opportunités d'être au Desk pour plusieurs évènements. 

Bien que tu ne souhaitais pas raccrocher la souris pour le moment, le fait d'avoir eu l'occasion d'être analyste sur quelques évènements t'avais, semble-t-il, donné envie de te reconvertir en tant que coach. A ce moment-là, EnVyUs se met à la recherche d'un sixième homme pour redonner un élan à une équipe qui connaissait alors de grosses difficultés. Etant titulaire d'un Master en Psychologie, que pensais-tu pouvoir apporter à ce cinq que ce soit in-game, mais aussi en dehors ?

J'espérais, comme tu le soulignes, avoir un impact sur un double niveau chez EnVy. D'une part, j'avais envie d'améliorer le fonctionnement interne de l'équipe. Que ca soit en réglant les différents problèmes relationnels, en apportant un feedback sur la manière de travailler, en améliorant la qualité de la communication etc. D'autre part, je pensais pouvoir offrir une opinion valable sur le jeu, puisque de l'extérieur, on a toujours plus de facilité à repérer des incohérences dans les tactiques que lorsqu'on est en plein dans la partie. Par rapport à mon Master, il est vrai que j'ai déjà travaillé une année en tant que consultant et j'ai une certaine expérience dans l'optimisation des processus de travail. Je pensais donc pouvoir transférer les compétences que j'avais apprises dans ce domaine. 


"Mais je me suis senti à l'aise, une fois le stress dépassé."

Pour rester un peu dans le domaine de la psychologie, on parle souvent du mental des joueurs français qui serait en dessous de leurs homologues à l'international. En effet, les Français auraient tendance à lâcher prise assez facilement dès qu'une difficulté pointe le bout de son nez là où d'autres équipes comme SK Gaming entre autres ne lâchent rien tant que le seizième round n'est pas inscrit par l'adversaire. Etant donné que tu as évolué des deux côtés de la barrière désormais, les Français sont-ils vraiment en dessous selon toi comparé aux autres joueurs de la scène internationale ?

Sincèrement, je ne pense pas que la distinction "nationale" soit vraiment la plus pertinente ici. Certes, mon expérience à l'internationale est relativement réduite, mais je crois simplement que c'est uniquement une question d'individu. Que ce soit en France, ou dans n'importe quel autre pays, il y a ceux qui affrontent les problèmes, et ceux qui les fuient. Quand je parle de fuite, sur CS, je fais référence à l'idée de changer de line-up tous les trois semaines quand on a des difficultés, à perdre espoir sur le serveur quand on perd six rounds de suite, etc. Je pense que les équipes qui performent de manière régulière sont composées de personnes qui ont les épaules assez larges pour se remettre eux-mêmes en question. Ma courte expérience à l'inter m'a montré que quand les joueurs sont uniquement capables d'émettre des critiques sur “les autres membres de l'équipe”, mais jamais sur eux-mêmes, ça finit rarement bien. En somme, les joueurs français sont face aux mêmes challenges que tous les autres joueurs internationaux, à mon sens.

Durant tes cinq mois au sein d'EnVyUs, tu as pu assister à un changement inédit jusqu'alors avec l'éviction de kioShiMa au profit de DEVIL juste après les IEM Katowice. En effet, c'était la première fois, sur CS:GO, qu'une équipe française évoluant sur la scène internationale allait chercher un joueur issu du subtop. Un peu plus tard, G2 Esports a fait de même en remplaçant Ex6TenZ par bodyy. Sans parler de ce qu'il s'est passé depuis leurs arrivées, que penses-tu de ce genre de changements ? N'est-ce pas un pari extrêmement risqué pour les équipes concernées ?

Effectivement un changement de ce genre représente un risque, un pari en quelque sorte. Néanmoins, je trouve que c'est une excellente chose pour plusieurs raisons. Premièrement, les joueurs du subtop à qui l'on offre une chance pareille ont généralement une faim et une envie qui dépassent l'entendement. Peut-être que je m'avance un peu, mais je pense que lors d'une première opportunité de ce genre, on ne peut pas déjà être "satisfait" de soi-même et on en veut toujours plus. On doit tout prouver, on doit tout accomplir, et ça procure une énergie incroyable et ça pousse toute l'équipe vers l'avant. Ensuite, si les recrues ont la bonne optique de travail et le talent nécessaire, l'expérience de l'équipe (EnVy, G2) peut les transcender et leur faire passer un cap très rapidement. Même si l'expérience DEVIL s'est passée de manière mitigée, tout le monde s'accorde à dire que bodyy impressionne chez G2 et je m'en réjouis sincèrement. 

Eliminé dès la phase de poules de la MLG Columbus, EnVyUs n'a jamais su remonter la pente en ta compagnie et ce malgré une victoire lors de la Global eSports Cup en février dernier. De plus, au fil des semaines, tu as été la cible de nombreuses critiques car ton impact en tant que coach était jugé comme insuffisant. Quel bilan tires-tu de cette expérience ? N'étais-tu pas l'arbre qui cachait la forêt à ce moment-là comme l'a été DEVIL selon ses dires récemment ?

Je sais que je vais m'attirer les foudres avec ce commentaire, mais je dois néanmoins dire que juger du travail d'un coach, de l'extérieur, sans aucune information sur le fonctionnement de l'équipe, le déroulement des entraînements, les briefings et débriefings, etc. c'est simplement impossible. La plupart des réflexions se résument à : l'équipe gagne, le coach est un génie, l'équipe perd, le coach est inutile. Ensuite, j'avoue humblement que mon impact chez EnVy était limité. Je suis arrivé dans l'équipe à un moment où elle était déjà dans une situation compliquée. Beaucoup de tensions, confiance assez basse et remise en question des acquis ont fait que je devais faire plus de la psychologie d'urgence et "faire la police" que du travail constructif de longue haleine. La faute n'incombe pas à l'équipe uniquement, c'était mon premier job en tant que coach et j'aurais probablement pu faire les choses differemment. Lorsque j'ai quitté l'équipe après la MLG Colombus, j'ai assisté de mes yeux au premier vrai moment d'équipe (après la défaite et l'élimination), et je sentais qu'ils avaient ce qu'il fallait pour rebondir. En tant que tel, j'ai beaucoup appris avec eux (en tant que joueur et en tant que coach), et on a aussi passé de bons moments, donc je ne peux pas uniquement me plaindre. 


"J'ai beaucoup appris avec eux, et on a aussi passé de bons moments, donc je ne peux pas
uniquement me plaindre."

Au cours du mois de mars, tu as été approché par LDLC après qu'EnVyUs a recruté DEVIL. Le but de cette approche était tout simplement d'amener de l'expérience dans une équipe plutôt jeune en te donnant les rênes de la formation. Malheureusement, tout ne s'est pas déroulé comme prévu puisque bodyy a été recruté par G2 Esports peu de temps après, laissant ainsi Ex6TenZ libre. Peu de temps après, LDLC fait volte-face et te voilà finalement sur la touche alors que tu as déjà annoncé ton souhait de quitter nV afin de rejouer, comment as-tu vécu cette situation particulière ?

J'étais très déçu, révolté aussi sur le moment. Après avoir été tant rabaché par LDLC sur la terrible rupture de confiance que représentait le fait que Dan, Hovik et moi avions quitté l'équipe pour rejoindre Titan à l'époque, voilà que nos plans de plusieurs semaines avaient subitement disparu parce que Ex6TenZ était sur le marché. Maintenant, l'eau a coulé sous les ponts et je n'en veux plus à personne. Je comprends et je respecte que Kevin soit un "Must have" pour n'importe quel équipe qui veut progresser. J'aurais aimé collaborer avec lui, il en a décidé autrement, et je respecte aussi ça. Au final, cela n'a fait qu'alimenter mon envie de continuer de me battre et de persévérer ! Je crois que lorsqu'on prétend vouloir quelque chose, on n'a pas le droit d'abandonner à la première difficulté.

A ce moment-là, de nombreux membres de la communauté espéraient encore te voir chez LDLC en compagnie d'Ex6TenZ et trois joueurs issus du subtop, mais cela ne s'est finalement pas fait. Etait-ce impossible de cohabiter à nouveau avec ton ancien coéquipier de l'époque Titan en sachant que votre relation ne s'est pas forcément terminée sur une bonne note ?

Alors je vais profiter de cette interview pour mettre fin à toute la pseudo science populaire de base sur ce sujet, car ça me fatigue au plus haut point. Il n'y a, en ce qui me concerne, pas le moindre problème avec Ex6TenZ. Si les choses se sont mal terminées chez Titan, c'était à 100% de ma faute. J'étais dans une phase de ma vie assez mouvementée et compliquée, en quasi burn-out après avoir réussi mon Master, ainsi que mon travail à 50% en tant que consultant en parallèle de ma carrière chez Titan, et j'ai complètement failli à mes devoirs de joueur. Je ne travaillais plus, ou je travaillais mal. Je ne me remettais pas suffisamment en question et j'étais bien trop "satisfait" de ma position, sans me rendre compte que n'importe qui pouvait prendre ma place à tout moment. J'étais un teammate invisible et inutile en somme. Soyez rassurés, mon année de "flottement" dans le No Man's Land m'a largement donné l'occasion de me remettre en question et de grandir. J'apprécie Ex6TenZ en tant que joueur, et Kevin en tant que personne. D'après nos discussions, le fait qu'il ne m'ait pas inclut dans LDLC était surtout parce qu'il ne voulait pas spécialement avoir de "2ème voix" dans l'équipe, et il voulait avoir le contrôle. C'était une raison sensée à mes yeux. S'il y a une raison supplémentaire et cachée, je n'en ai pas connaissance.


"Il n'y a, en ce qui me concerne, pas le moindre problème avec Ex6TenZ."

Pendant les mois qui ont suivi cette affaire, tu as énormément streamé de manière relâchée sur Twitch en compagnie d'Hedje notamment. Cependant, tu n'as pas pour autant abandonné le côté compétitif de CS:GO puisque tu as participé, en parallèle, à de nombreuses qualifications avec différentes compositions sans en officialiser une seule pour autant malgré les rumeurs qui t'envoyait chez Team Vitality par exemple, était-ce une vraie volonté de prendre le temps de monter une équipe qui te ressemble ou n'était-ce tout simplement pas forcément le bon timing ?

Je dirais que c'est un mélange des deux. D'un côté, je voulais réellement prendre le temps de m'entourer des bonnes personnes (Même si l'histoire m'a prouvé que j'avais largement échoué au final :P), mais également les timings étaient compliquées. Quand on forme une équipe, et que certains membres se découragent, d'autres acceptent une autre offre, etc. Composer un projet international de toute pièce n'est pas une mince affaire, j'avais la motivation, les moyens, le temps, et je pensais avoir l'expérience suffisante pour mener à bien mon projet.

Finalement, après de nombreux tests, te revoilà sur la scène européenne de manière officielle avec une équipe composée de trois danois en la présence de cadiaN, glace et tenzki, mais aussi d'HS, un joueur estonien qui s'est révélé au cours des derniers mois avec Publiclir.se notamment. Evoluant alors sous le nom d'Unity, cette formation semblait être un bon mix entre jeune talent et joueurs d'expérience, qu'est-ce qui t'as d'ailleurs poussé à t'entourer de ces joueurs ?

J'ai cette préconception, ancrée en moi, qu'une équipe doit toujours atteindre une sorte d'équilibre pour avoir un avenir à long terme. Chez Unity, puis Rogue, je pensais que cet équilibre entre expérience, maturité d'un côté, et fougue, talent et jeunesse de l'autre, représentait une force. Je voyais beaucoup d'avenir dans glace et HS en tant que joueurs qui pouvaient s'imposer dans le top et je pensais que tenzki, après sa longue période chez dignitas, représentait un grand atout en terme de mode de travail et d'expérience. On était tous, à l'époque, unis par cette même envie de prouver que malgré les moments difficiles, ou notre manque de palmarès, on pouvait former une équipe et atteindre un niveau élevé. 

Peu de temps après la formation de ce cinq, vous rejoignez la structure nord-américaine Rogue et pour votre première sortie officielle, vous terminez sur un top 4 en compagnie d'Astralis suite à une défaite contre Dignitas en demi-finale. Si ce premier résultat offline semblait confirmer les espoirs placés dans cette équipe, la Northern Arena de Toronto sera plus décevante pour vous avec une élimination dès la phase de poules par compLexity alors que la seconde place derrière Cloud9 paraissait accessible. Selon toi, qu'est-ce qu'il vous a manqué afin de pouvoir rallier les quarts de finale par exemple ?

Très clairement, un manque d'expérience en équipe et un manque de capacité à garder la tête froide lorsque les rounds commencent à coûter très cher. Contre compLexity, nous avons gâché un nombre incalculable d'occasions lorsque le timer s'approchait de 0:30 et qu'on prenait une décision à la va-vite. Simplement, l'équipe a pris l'eau, et la pression a fait qu'on a oublié les bases 101 de CS. Clutchs ratés, mauvaises décisions, poignet qui tremble au mauvais moment. On a payé le prix de notre inexpérience ensemble. Pour moi, ce n'était pas dramatique, je voyais plutôt ça comme une expérience formatrice et presque un passage obligé pour n'importe quelle nouvelle line-up. Apparemment, certains n'étaient pas du même avis que moi. 

Depuis cette contre-performance, l'équipe s'est inclinée de manière assez sèche face à Epsilon lors du tournoi de charité organisé par Kinguin et malgré un bilan correct en ESEA Premier Division (6-3 à l'heure actuelle), nous apprenons finalement que v1c7oR et bubble rejoignent l'équipe afin de te remplacer ainsi qu'HS. Qu'est-ce qui a poussé l'équipe à prendre cette décision ? Est-ce un manque d'investissement de la part de certains à l'origine de votre divergance de point de vue ?

Rogue est passé du rêve au cauchemar à une vitesse impressionnante. Lorsque j'ai recruté et j'ai formé cette line-up, les premiers jours étaient tellement encourageants. Les gens avaient des idées, une énergie positive, ça donnait un mix très plaisant et on a rapidement trouvé des compromis, une structure dans notre jeu, etc. C'est ce qui explique qu'on accroche dignitas à la PowerLAN après seulement quelques semaines ensemble. Mais dès que la première difficulté s'est présentée (à savoir l'échec de la Northern Arena), tout a basculé. Soudainement, chaque soir de pracc se terminait mal. On devait débrief tous les deux jours pour rappeler aux uns et aux autres que “c'est pas bien de rager, c'est pas bien de critiquer son teammate de cette manière, qu'il faut qu'on travaille sur notre communication”, etc. Je ne prenais plus aucun plaisir. Alors quand le trio danois m'a dit qu'il voulait tenter un changement d'équipe, je n'étais déjà plus dans l'équipe dans ma tête depuis plusieurs jours. J'ai tristement constaté que, contrairement à ce que je pensais, cette line-up n'avait pas ce qu'il fallait pour encaisser les moments difficiles et s'en nourrir pour grandir. Puis Rogue (l'organisation) a décidé de suivre leur idée de line-up, et je me suis retrouvé sur la touche, dépossédé du projet que j'avais fondé quasiment de toute pièce. Cette expérience, même décevante, m'a fait grandir et m'a rappelé, comme une claque, ce dont j'avais besoin pour me sentir bien dans une équipe : une ambiance de travail saine, des teammates qui participent à l'effort d'équipe et qui poussent ensemble dans la même direction, et c'est ce que je veux maintenant plus que tout. 

"Honnêtement, je me sens comme à 16 ans, lorsque j'ai fait mon premier ESWC. 
Je crève d'envie d'y être et de me battre."

Actuellement libre de t'engager où tu le souhaites, tu as récemment exprimé ton envie de revenir sur la scène française après avoir évolué avec une équipe européenne pendant quelques mois et comme d'habitude, de nombreuses rumeurs ont fait leur apparition en sachant que DEVIL est disponible et que kioShiMa semblerait être écarté de FaZe. Cependant, tu as participé à la première qualification pour le minor européen en compagnie de JACKz, YOUYOU, MAJ3R et davidp sous les couleurs de Millenium. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?

Il est vrai que je joue actuellement chez Millenium avec la lineup que tu as cité. Nous sommes dans la situation suivante : tout le monde est d'accord sur le fait que cette équipe pourrait très bien fonctionner et personne n'exclut de s'engager concrètement et d'officialiser l'équipe. Cependant, nous n'avons aucune nécessité de presser les choses et nous voulons passer du temps ensemble pour juger si tout le monde se sent à l'aise et si l'on s'accorde bien en tant que teammates. Honnêtement, j'ai un feeling positif pour le moment. Je retrouve un peu cet équilibre dont je parlais entre MAJ3R et moi, les vieux loups de mer, et les trois "nouveaux" (même si certains ont déjà fait leurs armes), qui sont bourrés de talent et de potentiel. Ca me motive à me dépasser et à prouver que je peux apporter à une équipe sur le serveur, pas uniquement en tant que mentor. Rien ne sert de faire des promesses inutiles, je ne sais pas de quoi l'avenir sera fait, mais il est bien possible que je signe chez Millenium avec cette composition. 

Suite aux désistements de Tengri et Temp.no, tu seras présent à la Paris Games Week la semaine prochaine pour participer à l'ESWC avec Millenium. Vous tombez dans un groupe a priori à votre portée avec WE GOT GAME, Luminosity et k1ck, quel est ton avis sur ce groupe et quelles sont vos attentes pour cet évènement ?

C'est tout simplement une occasion idéale, inattendue et inespérée pour nous. Nous avons envie de tester un peu l'équipe et de jauger notre potentiel. Passer cinq jours ensemble, des matchs en LAN, des briefs et des débriefs, c'est le meilleur setup imaginable pour prendre la température. Evidemment, nous ne serons pas préparés optimalement pour l'ESWC. Mais, je pense humblement que nous avons une carte à jouer. Concernant le groupe, je pense que Luminosity est le favori assez clairement. Pour WGG et k1ck, je dirais que c'est piège. D'un côté, nous aurions pu avoir des adversaires plus coriaces ou renommés, mais sous-estimer ces équipes serait une énorme erreur. Vu notre manque de routines et de préparation, nous devrons attaquer chaque match avec le couteau entre les dents, une mentalité de guerrier, et tout donner à chaque round pour s'offrir une place en play-off. Honnêtement, je me sens comme à 16 ans, lorsque j'ai fait mon premier ESWC (10 ans en arrière… ça me rajeunit pas). Je crève d'envie d'y être et de me battre. 

Je te remercie de nous avoir accordé un peu de ton temps, te souhaite également bonne chance dans ta nouvelle équipe et comme d'habitude, je te laisse le traditionnel mot de la fin pour conclure cette interview.

Merci à vous pour l'interview. Je pense avoir rarement été aussi innocent et honnête et les questions m'ont aidé sans aucun doute. Je remercie également Millenium pour la confiance qu'ils placent en moi. J'aimerais aussi remercier ceux qui me soutiennent encore à ce jour. Je sais que j'ai une longue route devant moi avant de retrouver le niveau que j'ai pu avoir chez Titan. Mais je vous assure que ma motivation est intacte et que je n'ai pas peur du travail. Retrouver la scène française me fait plaisir, et je me réjouis des mois à venir. A bientôt !

Photos : HLTV.org

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