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Blog de la rédac : Un règlement pour les régir tous

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Les joueurs le trouvent en général barbant, mais jamais un événement n'aura autant mis en lumière l'importance du règlement d'une compétition. Un peu comme pour un contrat de mariage qui ne sert à rien jusqu'au divorce, le "rulebook" prend tout son sens en cas de litige. Et quel exemple nous a donné cette édition de la DreamHack, pourtant menée par une équipe expérimentée. Nul besoin de revenir ici sur les détails de l'affaire du boost, mais suite à cette affaire, différents points apparaissent clairement.

Premièrement, la nécessité pour ce règlement d'être disponible à l'avance et online. A l'avance parce que comme l'affaire du boost nous l'a montré, les équipes peuvent préparer une map ou un side très en avance, sur des astuces qui seraient, en réalité, interdites. Il faut donc laisser un minimum de temps à ces équipes pour adapter leur jeu en fonction du règlement communiqué.

La disponibilité online est également importante, parce qu'en plus d'éviter des milliers de raisonnements et commentaires erronés basés sur une version obsolète d'un règlement, elle permet à toutes les équipes d'en prendre facilement connaissance, même en cas de dysfonctionnement dans la transmission du document aux différentes structures, comme ce qu'il s'est a priori passé pour LDLC :

En outre on voit assez peu pour quelle raison un tel document ne pourrait pas être rendu public, ce qui permettrait ainsi également de limiter -un peu- la pression sur les administrateurs, chacun pouvant prendre connaissance des différentes règles et du barème des éventuelles sanctions.

Deuxièmement, l'obligation pour les différents événements majeurs d'harmoniser leurs règlements, au moins sur certaines parties. Si on comprend bien qu'il est difficile d'imposer aux organisateurs le format des overtimes, ou de choisir entre poule classique ou GSL, chacun ayant ses préférences, il doit être possible de parvenir à un consensus sur des aspects plus partagés. Là encore, une telle harmonisation bénéficierait à tous, équipes et organisateurs.

En fait, on a même du mal à comprendre pourquoi Valve, qui a réussi à imposer son map pool et son mode de véto, n'a pas poussé le raisonnement jusqu'au bout en imposant son rulebook. Ce qui aurait évité là encore de nombreuses questions, dont de savoir pourquoi une règle très spécifique comme celle du pixel walking a été supprimée, alors qu'elle était déjà présente à la DH Summer 2013, aux deux précédents Majors et sur la plupart des compétitions.

D'après nos informations cette suppression serait intervenue suite à des discussions avec Valve, qui aurait montré qu'il était in fine extrêmement compliqué de définir avec précision ce qui relevait, ou non, du pixel walking et que donc cette règle était trop sujette à interprétation.

Forcément, s'il faut sortir Hammer à chaque boost pour vérifier s'il s'agit ou non d'un pixel walk...

Cette suppression n'aura au final pas eu de conséquence directe, les boost fnatic et LDLC étant illégaux à cause de textures transparentes, mais on a du mal à imaginer quelle aurait été la situation dans le cas contraire et si les admins avaient confirmé la victoire de fnatic.

Ce qui nous conduit au dernier point, qui propose de revoir en partie la façon dont est définie une action légale ou non. Ainsi, plutôt que de chercher à obtenir une liste exhaustive des actions autorisées ou interdites, liste qui sera forcément incomplète, ces règlements devraient essayer de prendre en compte la nature fondamentale de Counter Strike, en incluant une règle comme on peut déjà la trouver dans le règlement de l'avant dernier Major, les EMS Cologne :

Standing on top of teammates is generally allowed, it is only forbidden, when such actions allow the player to peek over a wall, or ceiling that should not be allowed according to map design.

Se tenir au dessus de ses coéquipiers est généralement autorisé, sauf si cette action permet au joueur d'observer par dessus un mur ou un plafond que le design de la map ne devrait pas permettre.


Pourquoi vouloir inclure une règle aussi sujette à interprétation ?
Parce qu'il est probable que de nouvelles maps fassent à terme leur apparition, on pense notamment à season, mais qu'il est impossible de prévoir à l'avance tous les bugs possibles et on ne peut se permettre le risque d'une telle tempête médiatique à chaque nouvel ajout dans le map pool. Or on voit difficilement comment un bug qui permet d'avoir une vue sur de nombreux points stratégiques de la map et qui rend pratiquement invulnérable ne soit pas considéré comme "anti-jeu".

Il est ainsi amusant de constater que si le boost utilisé par fnatic n'allait pas autant contre la nature même du jeu, aucune réclamation n'aurait probablement été portée, texture transparente ou pas, pixel walking ou pas. Dans cette affaire, c'est la nature même du boost qui devrait poser problème, pas les moyens de le réaliser. Parce que dans ce cas, nombreuses sont les positions, a priori habituelles, qu'il faudrait interdire.

La position dite "shox" sur inferno... Interdite alors ou pas ?

Enfin, en derniers recours et si des équipes ont un doute sur l'interprétation du règlement, il est toujours  possible de demander l'avis d'un des admins du tournoi... Voire pourquoi pas, d'un collège d'admins représentant les différentes compétitions majeures ?

Après tout, le milieu des admins de tournois d'envergure internationale est un petit cercle dont la plupart des membres, compétents, se connaissent et travaillent déjà sur de tels projets. Nul doute que l'affaire de la DreamHack renforce encore l'intérêt de leurs travaux et devrait accélérer ce processus d'harmonisation.

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