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apEX, son histoire en Major autour de Cluj-Napoca, Anvers et Paris

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En septembre 2023, nous voilà deux à traverser la France entre le Sud-Ouest et l'Alsace en effectuant un détour andorran pour rencontrer Dan "apEX" Madesclaire, chez lui, dans le cadre d'une interview destinée à raconter son histoire en Major autour de trois d'entre eux : Cluj-Napoca, Anvers et Paris.

Pendant que l'une occupait les deux stars de la maison, Ange et Peluche, nous nous sommes installés dans le salon du leader de Vitality pour revenir pendant près d'une demi-heure sur ce parcours d'une dizaine d'années où les périodes se sont succédées, de la génération dorée à cette internationalisation finalement réussie, en passant par cette longue phase de disette où les quarts de finale et même plus souvent les groupes faisaient office de point d'arrêt pour apEX.

Sommaire :     
 

I.
II.
III.
IV.

V.

Introduction
Cluj-Napoca, le premier sacre
Anvers, l'international au milieu des années de disette
Paris, le souvenir d'une vie
Conclusion


I - II - III - IV - V


I. Introduction

Lancés en 2013 par Valve à l'occasion de la DreamHack Winter, les Majors ont changé la face de Counter-Strike en devenant le rendez-vous à ne pas manquer pour toutes les équipes professionnelles, tant pour le prestige que pour les gains obtenus. Pour rappel, en plus d'offrir 250 000 $ de cashprize à l'époque, du jamais vu sur CS:GO, Valve a ensuite implanté les stickers et leurs revenus reversés aux concernés en 2014 pour les équipes et 2015 pour les joueurs.

Avant d'évoquer le parcours d'apEX en Major, posons donc les bases de ce que représentent ces compétitions majeures pour lui et voyons où se situe le premier souvenir qui lui revient à ce sujet.

 

Que représentent les Majors pour toi ?

À l'époque où je suis chez Clan-Mystik, vers juillet 2013, je me rappelle que Valve annonce qu'ils vont faire des tournois sponsorisés. Là, je me suis dit qu'on rentrait dans une nouvelle ère, dans quelque chose qui appartient au jeu lui-même.

Depuis, j'ai eu la chance d'en faire 17 sur 19 sur CS:GO, et c'est toujours un moment vraiment particulier. Tu sens que les équipes ont quelque chose de différent de d'habitude, c'est un environnement différent pour tout le monde et c'est vraiment très spécial à vivre.

Quel est ton premier souvenir quant aux Majors ?

Comme j'ai joué le premier, je pense que c'est ce premier Major, à Jönköping, en 2013. Je suis chez Clan-Mystik, on vient de gagner l'ESWC et on est dans les quatres favoris, sauf qu'on ne passe pas les poules, super. On est éliminés parce qu'on n'a pas réussi à assumer ce statut. Pour moi, le premier souvenir, c'est ce moment-là, l'époque de Clan-Mystik, où on n'est pas encore professionnels sur le jeu.

 


I - II - III - IV - V


II. Cluj-Napoca, le premier sacre

À une époque où la France était une des places les plus fortes de Counter-Strike avec la Suède, les équipes tricolores n'étaient jamais bien loin des sommets en Major. Ainsi, sur les sept premières éditions organisées, de la DreamHack Winter 2013 à la DreamHack Open Cluj-Napoca fin 2015, on les retrouve à six reprises dans le Top 4, pour deux victoires et une finale perdue.

Autant dire qu'avant d'arriver en Roumanie et de remporter son premier Major, apEX faisait partie de cette génération dorée à qui le costume de favorite allait à merveille, et que le premier de nos trois arrêts dans son histoire avec les Majors n'aurait pas pu se faire à un autre moment.

 

apEX : Rapidement, j'ai eu la sensation de pouvoir gagner un Major. Le premier où je me suis vraiment dit qu'il y avait quelque chose à faire, c'était Cologne 2014, où on perd en demi-finale contre Ninjas in Pyjamas, on était vraiment proches d'aller en finale [défaite 16-10 / 06-16 / 14-16].

Ensuite, malheureusement, c'est la DreamHack Winter 2014, le Major où je n'ai pas pu participer. On était vraiment dans les favoris à l'époque avec KQLY et je sentais que, celui-là, on pouvait vraiment le gagner. On montait en puissance, j'avais arrêté les cours, j'avais été en bootcamp avec Ex6TenZ, je m'étais donné sur Counter-Strike, je bouffais Counter-Strike comme jamais. L'histoire a fait qu'on n'a pas participé au Major [à cause du VAC BAN de KQLY survenu quelques jours avant le début du tournoi], mais je sentais à ce moment qu'il y avait une possibilité d'aller loin et d'être dans les meilleurs.

 
 
LA STATISTIQUE :

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Comme le nombre de Majors auxquels apEX a participé sur les 19 possibles de l'ère Counter-Strike: Global Offensive, se classant ainsi second ex-æquo avec karrigan, Xyp9x, shox et rain. Présent à toutes les éditions, dupreeh se trouve seul en tête de ce classement.

 

En 2015, finalistes du précédent Major à Cologne – un an après la demi-finale contre NiP dont apEX parlait ci-dessus –, EnVyUs et apEX vont aisément passer les groupes de la DH Cluj-Napoca avant de prendre leur revanche sur fnatic, leur bourreau en Allemagne, puis de connaître leurs premières sueurs au moment d'affronter G2 Esports en demi-finale. Gagnant leur place en finale grâce à une Inferno à couper le souffle, les Français se feront à nouveau peur contre Natus Vincere, sur Train, avant de pouvoir laisser exploser leur joie et de soulever cette coupe aux petites oreilles. Huit ans plus tard, apEX garde-t-il en tête une ou plusieurs de ces cartes jouées à Cluj-Napoca ?

 

apEX : Je vais en dire deux. Une contre G2, en demi-finale, la deuxième de la partie, sur Inferno. On perd 21-18 en prolongation, donc ils sont sur le point de remporter le Bo3, comme ils avaient déjà gagné Dust2. Je me rappelle de ce moment car à l'époque, entre les sides, il me semble qu'il y avait deux ou trois minutes, et notre TeamSpeak était super silencieux, personne ne parlait.

On arrive à remonter à 21-21, puis on gagne 25-21 et ensuite on remporte Cache. C'était vraiment une carte importante. Je me souviens de NBK- qui jouait l'autosniper en B et qui les tuait, c'était un peu n'importe quoi sur Inferno.

L'autre, c'est Train, en finale contre NAVI, où on perdait 13-9 ou 13-10 en terro, on remonte et on gagne 16-14. Ça a toujours été une des pires cartes pour moi, mais j'étais enfin heureux de gagner dessus parce que c'était leur choix et qu'elle était évidemment importante car jouée en finale de Major.

 

EnVyUs trophée en main après avoir remporté la finale de la DreamHack Open Cluj-Napoca
(de g. à d. : kennyS, kioShiMa, Happy, Next (manager), NBK et apEX)

C'est un secret de polochinelle, cette équipe sacrée à Cluj-Napoca était loin d'être dans la meilleure des formes. Non pas sur le jeu, mais bien au niveau de l'ambiance interne qui n'était pas au beau fixe. Seulement formée quelques semaines avant de terminer l'ESL One Cologne à la seconde place mais aussi de remporter plusieurs tournois tier 1, l'équipe était pourtant sur de bons rails en termes de performance, mais pas grand-chose n'allait au niveau humain. Heureusement, l'histoire se souviendra que, malgré ces tensions, EnVyUs a réussi à terminer en tête de ce Major roumain.

 

apEX : Ce qui est complètement bête à l'époque, c'est comment on en arrive à ce point alors qu'on est la meilleure équipe du monde et qu'on a gagné trois ou quatre tournois de suite avant. Il n'y a pas trop de raisons d'être dans cette situation, même si on est un peu moins bons pendant la préparation, ce n'est pas la fin du monde. Il y avait une ambiance vraiment horrible dans cette équipe à ce moment, quand on va faire le bootcamp à Nice-Matin – puisqu'on avait une villa mais qu'il n'y avait pas la fibre dedans, petite anecdote.

 

Contre G2, en demi-finale, à 18-21, je me rappelle qu'il y avait deux ou trois minutes au changement de side et personne ne parlait.

 

L'ambiance était vraiment bizarre et c'est sûr que c'est totalement différent par rapport à aujourd'hui, parce qu'on n'avait que très peu de staff et que, maintenant, on a plus de recul pour se dire "tranquille les mecs", ce n'est qu'une préparation, on n'est pas très bons, ce n'est pas grave.

C'est vrai qu'il y avait ce sentiment assez dur autour de nous et, au final, on s'est dit que soit on gagnait, soit cette équipe était sûrement terminée, ce qui était complètement débile. On a réussi à tenir la pression malgré ces difficultés et on a réussi à gagner des games très serrées, comme en demi-finale et en finale.

 

À seulement 22 ans, en comptant déjà une finale de Major et une victoire pour seulement six participations, apEX imaginait-il que la suite de sa carrière serait aussi compliquée dès lors qu'il arriverait dans ces tournois sponsorisés par Valve ? À quel point a-t-il profité de cette première victoire ?

 

apEX : J'ai vraiment profité de cette victoire à Cluj. C'était un Major particulier, j'aurais préféré gagner celui d'avant, à Cologne, où on perd en finale. C'était ma première victoire en Major et ça représentait quand même beaucoup.

On était la meilleure équipe du monde à l'époque et c'était vraiment le kif. D'ailleurs, c'était le dernier Major à 250 000 $ puisque celui d'après, à Colombus, est passé à 1 000 000 $. Bien sûr, j'en ai profité, mais c'était il y a longtemps.

Aujourd'hui, ce Major à Cluj compte sans compter, il n'est plus si important.

 
 
LIRE AUSSI :
La DH Cluj-Napoca était-elle un Major au rabais ?
 


I - II - III - IV - V


III. Anvers, l'international au milieu des années de disette

Six ans et demi après ce sacre à Cluj-Napoca et plus ou moins un an avant le soulagement du BLAST Paris Major, apEX s'était habitué à manger son pain noir dès lors que les Majors approchaient. Souvent éliminé dès les groupes, parfois quart de finaliste, il a dû s'armer de patience et de résilience pour surmonter cette longue période. Le PGL Major Anvers marqua un gros changement dans sa carrière, avec un passage à l'international en début d'année 2022. 

Les résultats du cinq tricolore ne correspondant pas aux attentes de Fabien "Neo" Devide, ce sont onze Majors ou plutôt trois Danois – dupreeh, Magisk et zonic – qui sont arrivés d'Astralis pour faire passer un cap à cette équipe et l'accompagner vers ce titre tant espéré. C'est à Anvers que leurs premières lignes communes en Major se sont écrites.

 

apEX : Je n'ai pas vraiment ressenti de différence quand on est passé à l'international. La différence que je cherchais, c'était dans l'expérience des trois Danois, qui avaient déjà gagné quatre Majors pour dupreeh et zonic et trois pour Magisk. J'avais besoin de ressentir que, quand on arrive à un Major, ça se passe de cette manière-là, ils en avaient gagné trois de plus que moi donc ils avaient l'habitude.

Au final, à l'époque on n'avait pas la line-up pour remporter un Major, on n'était pas vraiment prêts. On aurait pu avoir la meilleure mentalité et la meilleure façon d'aborder les choses, ça ne l'aurait pas fait. Peut-être qu'on aurait pu passer en quart de finale, mais on ne le méritait pas.

 
 
LA STATISTIQUE :

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Comme le nombre d'années qui séparent la DreamHack Open Cluj-Napoca du BLAST Paris Major, années durant lesquelles apEX n'a pas fait mieux que trois quarts de finales pour sept éliminations dès les groupes. À titre de comparaison, il comptait une demi-finale, une finale et une victoire en six participations de 2013 à 2015.

 

On ne le sait que trop bien aujourd'hui, mais créer une équipe, aussi belle soit-elle sur le papier, ne se fait pas sans se confronter à de nouvelles problématiques à identifier et à régler pour, petit à petit, réussir à se rapprocher des meilleures formation du monde puis les dépasser. La manœuvre étant déjà compliquée au niveau national, elle l'est encore plus quand il s'agit de mélanger pour la première fois des cultures différentes et des joueurs qui n'ont jamais évolué en anglais. Des questions auxquelles l'équipe de Vitality de l'époque, où misutaaa évoluait encore, a dû répondre.

 

apEX : Clairement, il y a eu beaucoup de problèmes. Le premier, ça a longtemps été au niveau des rôles. Avec dupreeh et misutaaa, on avait deux entry qui n'étaient pas capables de lurk. On n'avait pas de vrai lurk au final. Magisk n'en est pas un, c'est un joueur qui est sur les extrémités mais qui prend ses duels, il n'est pas très passif. On avait trop de joueurs agressifs, c'était un peu compliqué. C'est quelque chose qu'on n'avait pas avant [dans la line-up française] parce que j'arrivais un peu à m'adapter aux joueurs qu'on avait. Là, c'était impossible.

Le deuxième gros problème, c'était notre style de jeu. En 2022, on avait un style de jeu un peu dépassé, un peu lent, ce dont je ne suis pas très fan d'ailleurs. Quand on regarde et qu'on prend du recul sur les équipes internationales, ça joue rapide parce qu'il n'y a pas la meilleure communication dans les moments clés, donc il faut un peu de chaos. Puis, comme il y a souvent plus de puissance de feu dans ces équipes, il faut l'utiliser. ENCE joue de cette manière, FaZe aussi joue comme ça et j'ai souvent joué comme ça avec les équipes françaises.

 

À un moment donné, les résultats en Major me touchaient car je me disais que je n'allais jamais réussir à en regagner un.

 

En 2022, le style de jeu ne convenait pas vraiment à l'équipe, jusqu'au jour où on a changé. Cette époque, c'est totalement ça [comme problématique]. Même s'il y a des cartes où on fait quand même de bons matchs, on n'arrive pas à être constants et on n'arrive pas à être très bons de manière générale à ce moment-là.

Aussi, pendant les six premiers mois de l'équipe, on a une grosse problématique autour de Mirage, que dupreeh et Magisk n'avaient pas joué depuis trois ans et que zonic n'avait pas coaché depuis trois ans. On a galéré à être bons dessus ! Je crois qu'au début, on était à zéro victoire pour sept défaites. Je n'ai jamais eu une carte aussi faible dans ma carrière je pense. On parle d'Anvers, mais à 2-2 on joue Heroic, ils choisissent de jouer Mirage et on perd. C'était toujours pareil au début, on a mis du temps à devenir solides sur cette carte.

 

Le passage à l'international de Vitality a aussi marqué la fin des équipes 100 % tricolores – ou au moins francophones – au top niveau mondial. Naturellement, avec une structure française, un leader français et même un diamant brut français, ZywOo, c'est tout de même vers les abeilles que les regards des supporters sont restés tournés, tant avec l'espoir de les voir réussir que de regrets quant à une époque révolue.

Supportant déjà les attentes de presque tout un pays, apEX a aussi eu à faire avec celles de son président, Neo, affichant clairement que ce roster franco-danois avait été créé pour remporter un Major, ni plus, ni moins. apEX s'est-il senti submergé par cette pression ?

 

apEX : Pas vraiment, j'essaie de me concentrer sur ce que je peux gérer et je ne peux pas gérer la victoire. Par contre, je peux faire en sorte de monter une équipe et qu'elle fonctionne. La pression que l'organisation pouvait un peu nous mettre en disant qu'on avait un roster pour tout gagner ou encore tout ce qu'il y avait autour, je ne l'ai pas ressentie.

 

Présents dans les travées du Sportpaleis à Anvers, les Golden Hornets ont assuré l'ambiance
dans la salle faute de pouvoir y soutenir Vitality, éliminée en Legends Stage.

Il en parlait un peu plus haut, mais cette défaite contre Heroic sur le cinquième tour de ce Legends Stage a acté l'élimination de Vitality de ce Major d'Anvers. Les souvenirs de Cluj-Napoca se faisant de plus en plus lointains et les difficultés en Major de plus en plus présentes, apEX a-t-il toujours réussi à garder le cap face à ces désillusions ?

 

apEX : Que ce soit l'après EnVyUs, G2 ou les débuts de Vitality, c'est qu'on n'était pas vraiment prêts mentalement à jouer ces Majors. On arrivait à faire des petits résultats à droite, à gauche, mais on n'arrivait pas vraiment à être performants en Major. À un moment donné, ça me touchait un peu parce que je me disais que je n'allais jamais réussir [à en regagner un], même si tu as un Major tous les six mois et que tu te dis que le prochain sera le bon, tu le joues puis tu t'y casses encore la gueule.

Oui, c'est vraiment compliqué et j'ai eu des flashbacks de certains Majors, genre celui à Cracovie où je me dis que ce n'est pas possible [la "superteam" G2 est éliminée dès la ronde suisse]. En plus, souvent dans ces Majors, je perdais la game avant les quarts. Au mieux, on faisait quart de finale.

 

Pendant les six premiers mois de l'équipe, on a eu une grosse problématique autour de Mirage [...] on était à zéro victoire pour sept défaites.

 

Avec G2, on fait un quart de finale à Boston. On perd, on se fait éclater par Cloud9, on est nuls à chier [défaite 08-16 / 07-16]. Pareil à Berlin avec Vitality, on perd AVANGAR et on ne doit pas perdre [défaite 09-16 / 16-11 / 10-16]. Enfin... l'ambiance dans l'équipe est encore nauséabonde, comme d'habitude avec les équipes françaises de toute façon. Derrière, je n'ai aucun regret pour le quart à Stockholm, pour les autres oui mais pas sur celui-ci. On joue NAVI et avec l'équipe qu'on avait, je pense que c'était un peu compliqué de les battre [défaite 11-16 / 13-16].

Pendant longtemps, j'ai eu quelques difficultés en Major, à ne pas passer les poules et à faire des résultats très moyens.

 

Certes difficiles à passer voire à surmonter pour certaines, ces étapes n'ont jamais éloigné apEX de son objectif de remporter un nouveau Major et de tout donner dans ce rôle de leader qu'il avait embrassé avec Vitality lors du départ d'ALEX, en mars 2020.

 

apEX : Peu importe le moment de ma carrière, mon objectif numéro 1 a toujours été de regagner un Major, encore plus après que je sois devenu leader. Il y avait ce côté que j'aimais bien où je pouvais marquer l'histoire. Il y a des joueurs comme ZywOo qui marquent l'histoire parce que ce sont des joueurs incroyables, mais certains peuvent aussi le faire à leur manière. Déjà, remporter un Major en tant que joueur puis en tant que leader, personne ne l'a fait, et encore moins avec huit ans de différence.

J'avais des motivations un peu différentes de tout le monde. Je ne voulais pas arrêter Counter-Strike sans gagner un second Major, ça m'a toujours traversé l'esprit. En plus, j'ai eu la chance de pouvoir le gagner chez moi, dans mon pays, et c'est encore le niveau au-dessus.

 


I - II - III - IV - V


IV. Paris, le souvenir d'une vie

Annoncé en septembre 2022, le BLAST Paris Major s'est naturellement imposé comme l'objectif majeur de 2023 pour Vitality. S'il lui fallait d'abord terminer l'année en cours et se concentrer sur l'IEM Rio Major, la structure francophone n'en avait pas encore terminée avec ces problématiques dont nous parlions ci-dessus, ce que son résultat au Brésil rappela [Top 12/14 après avoir été éliminée lors du Legends Stage].

Certes, Spinx était arrivé en août à la place de misutaaa et l'ESL Pro League S16 avait rapidement été remportée, mais ce n'est que cinq mois plus tard, en mars, à l'occasion de la Pro League suivante, que le groupe a trouvé la réponse à ses questions. En parallèle de ce très bel évènement que vivaient dupreeh et sa femme, apEX a pu compter sur JACKZ en tant que stand-in mais aussi et surtout comme révélateur de ce qu'il pouvait faire avec ce cinq en s'appuyant sur ce genre de profils.

 

apEX : Quand Jacky [JACKZ] est arrivé, on a eu deux ou trois jours d'entraînement avant les groupes d'ESL Pro League et j'ai dit à zonic que j'allais gérer, que je connaissais Jacky, ses atouts et ses qualités, et que j'allais lui montrer nos strats rapides pour ne jouer que comme ça. Au final, on voit qu'on fait de super bons sides terro, que ça se passe bien. On a vraiment fait que des rounds rapides donc, bien sûr, tu ne peux pas faire que ça, mais tu peux quand même bien profiter de cette option.

JACKZ nous a aidés, j'ai ensuite réussi à expliquer à Peter [dupreeh] ce que j'attendais de lui dans les moments où je devais call et dans les moments où on était plus en défaut, donc vraiment deux moments totalement différents. Des rounds où il avait un peu plus d'opportunités de faire ses moves individuels et d'autres où il devait courir devant. Pas être la viande, car j'essaie généralement de mettre mes entry dans de bonnes conditions, mais avancer, appuyer sur Z, quelque chose qu'il avait un peu de mal à faire. On a réussi à trouver ce juste milieu et, directement, en jouant de la manière dont j'avais envie depuis longtemps, ça a fonctionné.

Avant, je voulais mais ne pouvais pas call de rounds rapides car ça ne faisait pas trop partie de notre jeu. Aujourd'hui, je peux call 15 rounds rapides sur 15. Par exemple, je me rappelle qu'à Cologne [2023], on a joué Mirage contre MOUZ, on gagne 13-2 en terro et le side n'a duré que 15 minutes je pense, parce que je le sens, ça passe et je suis dans leur tête.

Ce qu'il faut retenir de ça, c'est qu'il faut réussir à garder ton identité de leader et que ça corresponde à l'équipe.

 
 
LIRE AUSSI :
Entretien avec apEX & XTQZZZ, les dessous du BLAST Paris Major

Si Vitality n'était pas la seule à avoir coché ce dernier Major de l'ère Counter-Strike: Global Offensive comme principal objectif, aucun de ses adversaires ne pouvait rivaliser quant à la pression et l'excitation qui accompagnaient les abeilles.

Le drapeau tricolore accolé à la structure Vitality, à son capitaine, à son joueur star et au Major lui-même n'auraient pas pu davantage attirer les regards sur ce groupe. Au milieu de tout ça, apEX a-t-il senti le besoin d'approfondir sa préparation mentale avant d'arriver à Paris ?

 

apEX : Je n'ai pas eu de préparation mentale supplémentaire, mais je me suis préparé moi-même, dans ma tête, à jouer ce Major.

Début janvier 2023, quand on a fait des bootcamps sans PC et qu'on en parlait, je me rappelle que ça faisait déjà quelque chose. Je n'ai pas eu trop de pression, à part sur la première journée en Bo1, mais je me suis mis en condition, tournoi après tournoi, pour être la meilleure version de moi-même, le meilleur leader possible sur ou en dehors du serveur, dans les moments clefs, dans ceux où il faut ouvrir sa gueule ou, au contraire, ceux où il faut la fermer. J'essayais vraiment de travailler à fond sur ça pendant cette période pour, au final, arriver à mon pic de forme sur le Major.

 

Voir ma mère si fière de moi, c'est la plus belle chose que je pouvais avoir.

 

Donc non, il n'y a pas eu vraiment de travail supplémentaire mais juste une façon de penser au Major qui était vraiment forte. Tous les jours, je dictais ma vie par rapport à ça. Puis, aussi, énormément m'entraîner individuellement pour être prêt pour le Major. Je le fais moins aujourd'hui, mais 2023, jusqu'au Major, je faisais 1000 frags de DM par jour, soit 1h30 de DM.

Je tenais à cet équilibre parce que j'avais vraiment envie d'arriver là-bas le plus prêt possible.

 
 
LA STATISTIQUE :

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Comme le nombre de joueurs à avoir remporté au moins deux Major sur CS:GO.

Plus en détail, onze joueurs en ont remporté deux, dont quatre Français (Happy, NBK-, kioShiMa et apEX), trois en ont gagné trois, quatre ont été sacrés quatre fois et dupreeh trône seul en tête du classement, encore, avec cinq victoires.

 

Entrée en lice lors du Legends Stage, Vitality n'a pas eu le temps de se mouiller la nuque qu'elle était déjà dans le bain de ce rendez-vous capital. Affrontant G2 Esports puis ENCE dès sa première journée de compétition, puis enchaînant avec Monte dès le lendemain, l'équipe a montré par ces trois victoires qu'elle était prête à faire face aux attentes, mais aussi à ce public et ces supporters qui attendaient avec impatience de la retrouver dans l'Accor Arena.

S'appuyant sur des individualités en forme et sur un ZywOo qui venait de rentrer un magnifique clutch contre G2 – qui sera ensuite élu action de l'année –, apEX a-t-il ressenti à un moment donné qu'ils étaient en route pour remporter ce BLAST Paris Major et que rien ni personne ne pourrait les arrêter ?

 

apEX : J'ai eu ce feeling avant d'arriver à l'hôtel à Paris. On a fait un petit bootcamp de trois jours au Stade de France et j'ai ressenti une atmosphère dans l'équipe, quelque chose que je n'avais pas ressenti depuis longtemps. Je sentais qu'on était prêts, que ce soit sur l'aspect mental, sur Counter-Strike, sur l'équipe qu'on était, on était vraiment arrivés à maturité au bon moment. Quand j'étais dans ma chambre, je me rappelle que je me disais qu'on allait gagner.

Il y a eu des moments beaucoup plus compliqués, genre la première journée du Major où on joue G2 puis ENCE, deux équipes du top 5, ou peut-être top 10 pour ENCE à ce moment, mais c'était quand même notre bête noire. On gagne les deux matchs 16-13, c'est compliqué, je ne suis pas dans une grande forme au lead, surtout contre G2. ENCE ça va, en plus je frag individuellement donc ça passe, je remonte un peu sur la fin. Matchs très compliqués et beaucoup de stress pour moi. Mais, oui, c'est vraiment dès le début où je me suis dit "ça y est", je le sentais, c'était assez spécial.

Aujourd'hui, quand j'en parle, les gens me disent que j'aurais dû le dire, mais jamais de la vie ! Je ne vais pas dire que je le sens ou qu'on va gagner, je n'ai pas envie de m'attirer le mauvais oeil, surtout que je crois en ça. Je me taisais, je gardais ça pour moi, je n'en ai parlé à personne dans l'équipe et j'en suis content.

 

Passez votre souris sur la photo pour voir ZywOo et apEX soulever le trophée du BLAST Paris Major

Si jouer à domicile est un avantage conséquent au moment de se retrouver sur scène et de surfer sur le soutien de toute une arène, ne pas se laisser prendre par l'euphorie ambiante est un combat de tous les instants à ne pas prendre à la légère.

Avec une grosse semaine de compétition entre le Parc Floral – où avaient lieu les premières phases du tournoi –, l'Accor Arena et Bercy Village, les occasions étaient nombreuses de croiser un ou plusieurs fans, une connaissance et de recevoir par la même occasion nombre de sourires, de regards ou d'encouragements.

Matthieu Péché nous parlait il y a quelques semaines de cet esprit de meute que l'équipe adopte en tournoi et c'est bien la gestion de cette bulle, à Paris, qui a été particulièrement importante pour garder la maîtrise et ne pas perdre le fil de cette histoire que ce groupe était en train d'écrire.

 

apEX : Chez Vitality, on a des règles assez particulières pour maintenir notre groupe et notre bulle, surtout dans ce genre de tournois très importants. On était neuf et on restait à neuf tout le temps. On avait des petits moments pour voir nos familles, car il y a une règle que je ne connaissais pas avant mais nos familles n'avaient pas le droit d'être dans le même hôtel que nous. On ne dort pas avec nos copines pendant le tournoi, c'est interdit. Mais, en plus de ça, on n'avait pas les familles non plus pour éviter de nous distraire. On avait quelques petits moments pour voir les proches mais ça restait majoritairement l'équipe.

On essayait de passer le plus de temps possible ensemble, que ce soit dans la practice room, pour faire des choses en dehors, des marches tous les matins, beaucoup de choses comme ça pour vraiment rester dans notre bulle. Je pense que c'est ce qui a fait notre force.

C'était d'autant plus un moment particulier pour ZywOo et moi, c'est un peu vivre le tournoi sans le vivre. C'était très particulier, parce que tu es focalisé sur tes objectifs et sur le jeu et tu ne regardes pas vraiment ce qui se passe autour de toi. Aujourd'hui, quand je regarde les vidéos, je me vois mais je sens que je ne suis pas là avec les gens, que je suis là avec mon équipe. C'est vrai que c'est un sentiment particulier, c'est vraiment spécial et c'est ce qu'il faut pour gagner ce genre de tournois.

 

Faisons un petit saut dans le temps pour arriver à ce moment où, ça y est, ZywOo et apEX viennent de conclure cette finale contre GamerLegion en emportant avec eux les cinq derniers kills du match. Magisk et dupreeh se lèvent, hurlent, se prennent dans les bras, zonic, mains sur le visage, ne retient pas ses larmes, ZywOo exulte et se tourne vers Spinx. apEX, lui, n'a pas bougé de son siège, relâche la pression et réalise qu'il l'a fait. Il vient de remporter son second Major sur Counter-Strike, huit ans après Cluj-Napoca. 

 

apEX : Bien évidemment que le Major à Paris est bien plus grandiose que le Major à Cluj, pour différentes raisons : la scène Counter-Strike est bien plus compliquée qu'elle ne l'était à l'époque, c'est chez nous, tous les fans français étaient là et on a vécu un moment vraiment incroyable, on ne va pas se mentir.

 

Je voulais dire aux gens en qui on ne croit pas qu'il faut qu'ils se la donnent, de continuer à croire en eux et de se donner à fond.

 

Le point sur lequel les gens peuvent parler, c'est qu'on n'a pas pu affronter d'adversaire tier 1 ou top 5 pendant les playoffs. Personnellement, mon rêve c'était vraiment de jouer et de battre Heroic en finale, je voulais leur montrer que c'était nous les meilleurs mais bon... On n'a pas eu cette chance, malheureusement pour eux [sourire]. Peut-être que c'est ce qui manque, mais ce n'est pas notre faute.

Encore une fois, on n'a perdu aucune carte du tournoi, on a quand même été solides dans tous les aspects et ce n'est pas notre faute si les autres se sont chiés. Nous, on a fait ce qu'on devait faire, on a essayé d'être les meilleurs possibles et pas les autres. On mérite plus qu'eux, sans aucun doute.

 

Derrière ces premières réactions qui n'ont duré que quelques secondes, apEX se lève à son tour puis tous les joueurs se félicitent, s'embrassent et s'enlacent. L'habituel fist bump avec les adversaires passé, voilà le capitaine au micro de Banks pour l'interview d'après-match où il ne manqua pas de faire passer un message clair : "Je ne sais pas quoi dire là de suite, c'est tellement de joie. Vous savez, j'ai été critiqué dès le premier jour où je suis devenu leader mais, maintenant, j'ai gagné un putain de Major, donc allez tous vous faire foutre".

 

apEX : En février ou mars 2020, quand j'ai annoncé que j'allais lead, je pense que j'ai eu au moins 95 % de commentaires négatifs en disant que je n'allais sûrement pas y arriver, où les gens ne me voyaient pas du tout comme un leader in-game. Ce genre de choses, c'est ce qui me donne beaucoup d'énergie pour réussir à les affronter. Le "fuck you all", c'est un peu pour dire aux gens qui n'ont pas cru en moi qu'ils se sont trompés.

Une interview d'après-match dans le style d'apEX : franche et sans détour

Ce n'est pas évident pour les joueurs de recevoir beaucoup de critiques et j'en ai eues énormément, depuis assez longtemps maintenant. J'ai eu des rôles différents dans ma carrière, je me suis énormément mis de côté pour les autres et ce sont des choses qu'on ne voit pas assez sur Counter-Strike malheureusement, et les gens ne le remarquent pas non plus quand on le fait. C'était un peu tout ça, un merde à tout le monde.

Ça cache aussi d'autres messages, comme de dire aux gens en qui on ne croit pas qu'il faut qu'ils se la donnent, de continuer à croire en eux et de se donner à fond. Les seules personnes qui sont importantes pour moi et qui doivent croire en moi sur le jeu, ce sont mes coéquipiers et mon coach. Si eux croient en moi, si eux pensent que je suis le meilleur, je n'ai aucun doute à avoir et c'est le cas aujourd'hui.

 

Chez Vitality, on a des règles assez particulières [...] on ne dort pas avec nos copines pendant le tournoi.

 

Ce n'était pas évident, non plus, de démarrer avec un coach comme zonic, qui a tout gagné et qui a longtemps été avec gla1ve comme leader, je devais réussir à passer au-dessus de tout ça. Même avec les autres joueurs, il fallait qu'ils aient confiance en moi. Ceci dit, je pense qu'ils avaient quand même un certain respect pour moi, comme ils voyaient qu'avec l'équipe française on arrivait quand même à les battre assez souvent malgré un cinq plus faible que le leur.

En fait, les gens vont dire que peu importe le leader, l'équipe aurait gagné, mais avoir une équipe avec beaucoup de stars, beaucoup de gens qui peuvent influer sur la game, c'est très compliqué. C'est vraiment hyper difficile à faire car il faut réussir à mettre les joueurs dans les bonnes conditions, que tout le monde soit heureux et c'est loin d'être évident. Ce n'était pas facile à travailler, mais c'est aussi ce qui fait la beauté de ces victoires et de la performance de l'équipe.

 
 
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Derrière ces premiers mots offerts au stream officiel et la cérémonie qui a suivi, où tous en ont profité pour soulever ce trophée qui a tant fait débat, les membres de l'équipe sont revenus près de la scène, là où leurs proches les attendaient. C'est à ce moment qu'apEX a notamment pu retrouver sa mère, en pleurs, et partager avec elle un instant unique qu'ils ne sont pas près d'oublier.

 

apEX : Aujourd'hui, je suis 100 % moi-même et ça vient surtout de ma mère. C'est une personne qui travaille énormément pour atteindre ses objectifs, c'est ce qu'elle m'a inculqué, de se donner au maximum pour devenir ce qu'on a envie d'être. Cette détermination, cette hargne, mon caractère, mes émotions, je pense que je suis le portrait craché de ma mère sur tout ça.

L'une des plus belles images de cette fin de BLAST Paris Major | Crédit : HLTV & brcho

Ma mère me suit depuis quelques années maintenant, elle regarde tous les matchs, que je sois aux USA, en Australie ou ailleurs, elle se lève pour les voir. Là, c'était le premier vrai tournoi auquel elle était présente, et elle sait à quel point c'est important pour moi.

Puis, de la voir comme ça, pleurer, ça m'a vraiment fait quelque chose de fou. Voir à quel point ma mère était fière de moi... Ce qui est drôle, ce n'est pas fait exprès, mais tu me poses la question et devant moi j'ai un petit polaroid avec cette photo. C'est vrai que c'est un moment qui restera probablement gravé dans ma vie. De voir ma mère si fière de moi, c'est la plus belle chose que je pouvais avoir.

Encore une fois, si je suis la personne que je suis, c'est grâce à elle.

 


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V. Conclusion

L'interview touchant à sa fin. Après avoir abordé les trois Majors que nous avions sélectionnés, nous avons tout simplement demandé à apEX s'il souhaitait parler d'un autre moment qui l'aurait marqué dans cette longue histoire avec les Majors.

 

apEX : Je n'ai pas de moment particulier, mais c'est sûr qu'il y a des moments dans des Majors où je me suis demandé si ça n'allait pas être compliqué pour moi d'en gagner un nouveau.

Par exemple, après Rio, je ne comprenais pas, je ne savais plus quoi faire pour que l'équipe réussisse. J'ai eu deux années catastrophiques dans ma carrière en termes de résultats, 2016 et 2022, et à ce moment, après Rio, j'avais les rênes mais je ne savais pas quoi faire. Ce Major a fait du mal [il répète].

Cologne 2015 aussi, c'est la première fois qu'il y a la Lanxess, et même si l'équipe n'avait qu'un mois, la défaite contre fnatic [en finale] a fait du mal car je me disais que, putain, j'aurais déjà pu gagner mon premier Major. Après, il y a pas mal de Majors de merde un peu. Celui de Stockholm [en 2021] est cool, parce qu'on a réussi à remonter [après deux défaites inaugurales en Legends Stage, Vitality remporte ses trois autres matchs pour se qualifier en playoffs].

 
 
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Avec une telle carrière en Major, faite de rebondissements, d'évolutions, de joies et de peines, aucun doute que nous aurions facilement trouvé les mots pour apporter une conclusion à cette interview et à l'histoire d'apEX dans ces magnifiques compétitions. Et pourtant, c'était bien à lui d'apporter cette touche finale à cet échange, avec ses mots, son vécu et ce qu'il en retient.

 

apEX : Mon histoire avec les Majors, elle est un peu particulière encore une fois. Comme je l'ai dit, j'ai un peu réussi à marquer l'histoire de CS:GO en remportant deux Majors avec huit ans d'intervalle.

Je me rappelle de ce fameux tweet de Zeus, l'ancien leader de NAVI, qui avait marqué qu'il ne se retirerait pas tant qu'il ne gagnerait pas un putain de Major. Je me disais que moi aussi j'allais le marquer, je ne me retirerais pas tant que je n'aurai pas gagné un second Major.

C'est un peu comme tout dans la vie, tu peux être Astralis et gagner trois Majors de suite, avoir cette facilité et que tout se passe bien de ton côté, ou tu peux avoir une histoire plus comme la mienne, où tu cravaches, où tu joues avec des joueurs moins forts mais où tu arrives quand même à faire des résultats corrects. Sans offense à misutaaa et Kyojin, qui n'étaient pas encore assez matures, on fait quand même quart de finale avec eux. Puis, c'est cool de jouer avec des mecs qui en ont déjà gagné, de pouvoir réussir à atteindre ses rêves. Il faut juste être patient.

 

Ce qui est important à retenir dans mon histoire, c'est qu'il faut se battre, que ce n'est jamais fini.

 

On entend souvent que ZywOo devrait gagner tous les tournois, ou qu'il aurait déjà dû gagner un Major, mais je ne pense pas qu'il était aussi prêt à les gagner qu'aujourd'hui. Pendant quelques temps, il a eu du mal dans certains tournois majeurs.

Ce qui est important à retenir dans mon histoire, c'est qu'il faut se battre, que ce n'est jamais fini. Entre Cluj et Paris, tu sais combien il y a de Majors ?

On répond qu'il y en a onze.

Onze Majors, c'est beaucoup ! Il faut persévérer et se donner au maximum pour réussir.

 

Clap de fin


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