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Le baromètre de la scène française - Hiver 2021

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Pour la première fois depuis deux ans, on va parler de LANs dans un baromètre de la scène française. Alors, fini les élucubrations sur des résultats online qui fluctuent tout le temps ? Pas forcément, vu qu’un nouveau variant a décidé de venir remettre du bordel dans tout ça. Mais, quoiqu’il arrive en 2022, on pourra dire que cette fin d’année 2021 aura au moins eu ce mérite : revoir des matchs de CS:GO dans des arènes pleines à craquer. 

Et les Français dans tout ça ? Ils nous ont fait crier, rire, pleurer, on a râlé, on a fêté, on s’est moqués, ces six derniers mois ont parfaitement illustré tout ce qui fait la beauté de la scène tricolore : du talent, des émotions, des réussites incroyables, des échecs lamentables, de l’amour, de la gloire et de la beauté. 

Vitality, la dernière danse

Vitality avait abordé la rentrée en position précaire. La greffe de Kyojin tardait à prendre, ZywOo, toujours très fort, n’était plus aussi stratosphérique qu’en 2019 et 2020 et le doute commençait à poindre fortement. Le top 9/12 aux IEM Cologne avait confirmé les difficultés de l’équipe. Et puis, ça a cliqué. Sans qu’on ne sache vraiment pourquoi. Dès l’ESL Pro League Saison 14, Vitality accroche un top 2 impressionnant derrière des NAVI déjà intouchables. Les abeilles enchainent sans difficulté les groupes des BLAST Premier Fall et assurent leur participation au Major grâce à un top 3 aux IEM Fall Europe. 

Le PGL Major se profile et Vitality fait alors figure de concurrent très sérieux. Derrière les grands favoris ukrainiens, aucune équipe ne semble vraiment au-dessus des Français. Sauf que le Major, c’est un autre délire. L’équipe s’en rend rapidement compte alors qu’elle est au bord du gouffre, en 0-2, durant la phase de poules. Elle parvient finalement à se réveiller pour accrocher la qualification au bout du suspens, mais ce parcours accidenté la place sur le chemin de NAVI en quart de finale. Malgré une belle résistance, les coéquipiers d’apEX s’inclinent et finissent sur un top 8 frustrant

Reverra-t-on une composition 100% française au Major dans les années à venir ? Pas si sûr.

Pour Neo, PDG de Vitality, c'en est trop. Il l’a toujours dit, il veut gagner un Major et il est prêt à tout, y compris à partir à l’international. Quelques heures après l'élimination, la nouvelle tombe : 2022 sera une année de chamboulements avec le départ de Kyojin, shox et XTQZZZ, remplacés par Magisk, dupreeh et zonic. Si le départ du premier ne surprend hélas pas grand monde, les deux autres noms ont créé un séisme dans la communauté.

D’un côté, shox, peut-être le meilleur joueur de l’histoire de la scène française, figure adorée des fans, qui semblait avoir trouvé un rôle de mentor qui lui convenait parfaitement au sein de cette équipe. De l’autre, XTQZZZ, le coach qui a mis la scène française au pas. Probablement le meilleur à son poste depuis deux ans, l’ancien caster ESL France avait fait de Vitality son équipe, imposant ses choix et sa vision. 

C’est donc la fin d’une ère pour Vitality, qui ne sera plus une équipe 100 % francophone. Sur le papier, les choix ne sont pas absurdes. La puissance de feu de Magisk et dupreeh est certainement supérieure à celle de shox et Kyojin, et seul zonic semble encore au-dessus d’XTQZZZ sur le banc de touche. Reste alors une inconnue, une variable qui a si souvent fait défaut aux équipes internationales sur le moyen et le long terme : la cohésion, l’entente, la capacité de communication dans les moments clés. Si tout le monde parle bien sûr anglais, l’histoire de CS:GO tend pour l’instant à montrer que les Majors et les ères sont l'apanage des équipes nationales, ou au moins issues des mêmes régions culturelles et linguistiques.

Le cerveau derrière le succès.

La nouvelle fut d’autant plus difficile à accepter pour une partie des fans que, dès l’annonce faite, Vitality a montré un niveau de jeu qu’on ne lui avait peut-être jamais connu depuis 2018. Libérée, l’équipe a enchainé un superbe top 2 aux finales BLAST Premier Fall et une victoire aux IEM Winter, profitant de l’absence de NAVI pour se positionner comme la deuxième meilleure équipe du monde. Elle a ensuite fini l’année en beauté avec un joli top 3 aux BLAST Premier World Finals, dernier événement avec ce cinq.

Durant ces quelques mois, l’équipe a mis des étoiles dans les yeux de tout le monde. ZywOo a retrouvé le niveau stratosphérique qui est le sien, apEX a lâché les chevaux avec un lead aux oignons, misutaaa a montré qu’il ne serait pas qu’un faire-valoir dans la prochaine itération de l’équipe, shox a mis des clutchs de l’espace et même Kyojin s’est fait plaisir avec des grands HS. 

On va le dire, on a aimé cette équipe. On a aimé qu’une structure fasse confiance à la scène française aussi longtemps, et nous permette d’avoir des tricolores qui se battent avec le top monde pendant plus de trois ans. On a aimé y voir défiler la quasi-totalité des légendes de notre scène et on a adoré la confiance accordée à la nouvelle génération, de ALEX à Kyojin en passant par ZywOo, misutaaa et Nivera. Bien sûr, on va continuer à suivre les tribulations d’apEX, ZywOo et misutaaa, mais force est de reconnaître que la saveur ne sera plus tout à fait la même. Probablement le mélange baguette - hareng fumé qui nous reste un peu sur l’estomac. 

Le joueur de cette deuxième partie de saison : Dan "apEX" Madesclaire

Le Roi. Non seulement il a relevé une équipe en grande difficulté à la trêve, mais il l’a fait avec style, proposant un jeu à son image : excitant, explosif et inspiré. Avec les IEM Winter, il a ajouté un énième titre à sa ceinture, se plaçant comme le seul joueur du monde à avoir gagné un titre majeur sur CS chaque année depuis 2013.

On gardera longtemps en tête ses réactions face à la foule danoise lors des finales des BLAST Premier Fall, lorsqu’il s’est chargé de mettre la clim’ dans la Royal Arena. Mais au-delà des memes et des calls, ses émouvantes accolades avec ses coéquipiers et son coach lors des finales mondiales BLAST Premier auront serré la gorge de toute une communauté. Nombreux étaient ceux qui pensaient que, depuis le départ d’Ex6TenZ, la scène française n’avait pas retrouvé un vrai capitaine capable de tirer le meilleur de ses hommes. Ceux qui avaient écouté les TeamSpeak de l’ère Titan s’en doutaient peut-être mais c’est désormais officiel : le successeur est là, et il insulte des mères en LAN. 

 

G2 Esports, si près et pourtant si loin

Si on regarde la deuxième partie d’année de G2 de très loin, on peut se dire que ce fut très positif. Lors de la compétition la plus importante de ces 2 dernières années, le PGL Major, les hommes de maLeK sont passés à quelques balles de Deagle d’emmener NAVI sur une troisième carte en finale. Un top 2 plus qu’honorable qui vient en fait sauver une fin de saison plutôt morne, annonciatrice de changements majeurs pour l’équipe. 

Au PGL Major, G2 Esports a montré de belles choses. Dommage que ça n'ait pas duré.

En effet, si on exclut un top 4 aux IEM Winter et le fameux Major, G2 a traversé ces six derniers mois comme une ombre : dernière de l’ESL Pro League S14, top 7/9 des groupes BLAST Premier Fall, top 6 des IEM Fall, top 8 du BLAST Showdown et top 6 des BLAST Premier World Finals. Des résultats bien trop inquiétants pour satisfaire l’ambitieux PDG de l’écurie. Et malheureusement, il semblerait qu’au moins un des deux Français ne survive pas à cette fin d’année ratée. Le pire étant que ce ne serait pas forcément immérité. 

S’ils n’ont jamais été catastrophiques, ni JaCkz, ni AmaNEk n’ont vraiment brillé pendant cette période. Certes, les deux joueurs étaient placés dans des positions difficiles, auxquelles ils ont dû s’habituer faute d’alternatives. On pense notamment à AmanNEk, spécialiste du MAC-10 obligé de jouer sniper principal pendant de longs mois. Mais le fait est que même les bons résultats ont été acquis sur des performances ahurissantes de NiKo plus que sur des contributions remarquées de la plupart de ses coéquipiers. Et lorsqu’on connait le type de lien qu’il existe entre la star bosnienne et le duo huNter/nexa, il n’est pas surprenant que nos Français soient en sursis. Signe des temps, le premier départ officialisé fut d'ailleurs celui de maLeK, qui était avec l’équipe depuis septembre 2018. L’autre grand coach français a d’ailleurs déjà trouvé une nouvelle équipe, puisqu’il mènera la reconstruction d’Evil Geniuses

Le joueur de cette deuxième partie de saison : Niko "NiKo" Kovac

On aurait aimé rendre un dernier hommage à nos Frenchies, ultimes garants du lien maintenant historique entre G2 Esports et la scène française. Mais il faut rendre à César ce qui est à César : durant ces six derniers mois, NiKo a été une véritable machine. Seul rifle capable de rivaliser avec s1mple et ZywOo sur les feuilles de stats, il a porté le reste de son équipe sur son dos pour essayer d'aller chercher un premier Major. Une performance encore insuffisante, mais qui augure du meilleur pour la suite. Qui sait jusqu’où pourraient aller G2 et NiKo avec, au hasard, un sniper de métier ?

Dites, on va le revoir sur scène notre JaCkz national hein ? Allez, s'il vous plait.

 

DBL PONEY, le retour à la réalité

DBL PONEY avait été l’éclaircie du début d’année 2021. Pendant que Vitality se débattait avec des changements de composition, que RpK prenait sa retraite et qu'une partie du subtop allait faire un billet sur Valorant, un groupe de potes décidait de lancer un projet de zéro pour conquérir la France. Et, le pire, c’est que ça avait marché, avec une qualification pour Flashpoint 3 en point d’orgue et une vraie chance d’aller au Major. 

Et puis la réalité les a rattrapés. Une réalité économique tout d’abord, celle d’une scène française peu développée, avec des structures timides et un potentiel marketing limité. De fait, près d’un an après sa création, malgré des belles performances et une présence quasi constante dans le top 30 HLTV, les poneys n’ont toujours pas d’écurie. Un crève-coeur pour des joueurs toujours aussi investis, mais la froide rationalité du marché se fiche de tout ça.

Faute d'avoir des salaires, DBL a des bobs. Pas sûr que ça suffise pour tenir un an de plus.

Aux dernières nouvelles, des contrats seraient peut-être dans les tuyaux. On préfère attendre que tout ça soit officiel avant de se réjouir. On ne voudrait pas que nos équidés favoris revivent ce qu’a connu GORILLAZ dans une situation apparemment similaire. 

Nul doute que ces difficultés ont joué sur le moral des joueurs, qui ont connu une rentrée particulièrement difficile. La qualification en ESEA Premier au coeur de l’été ne peut masquer la vraie déception, un top 16 aux IEM Fall Europe, qui prive les coéquipiers de bodyy d’une présence au Major et de l’exposition qui l’accompagne. Pis encore, grands favoris des ECN Saison 12, les poneys se sont inclinés contre LDLC OL en finale, rajoutant un peu de sel dans une rivalité bienvenue pour les suiveurs.

La deuxième réalité, c’est qu’une équipe du top 30 sans vraie structure est condamnée à grinder les compétitions online pour rester pertinente. Pinnacle Cup, FantasyExpo, Elisa Invitationnal, FunSPARK ULTI, vous connaissez maintenant bien ces noms louches, et DBL n’en a raté aucune, sans pour autant briller réellement. Même en ESEA Premier, DBL n’a pas encore prouvé qu’elle pouvait prétendre à un accessit pour la prestigieuse Pro League.

Oui cette photo d'afro est très vieille, mais en attendant de le revoir en LAN, on s'en contentera !

Et même lorsqu’ils ont pensé terminer l’année en beauté, c’est une troisième réalité qui s’est rappelée à eux, la sanitaire. Au terme d’un parcours piégeux, les DBL PONEY avaient réussi à gratter un précieux sésame pour l'ESL Challenger Anaheim, descendante spirituelle de la DreamHack Open. Hélas, mille fois hélas, COVID oblige, la LAN a été simplement annulée, sans plus de précision sur un éventuel report ou recyclage du slot duement gagné. 

Le joueur de cette deuxième partie de saison : Aurélien "afro" Drapier

Et si afro était le 2eme meilleur sniper français ? La question, qui aurait fait rigoler il y a un an, semble désormais légitime. Rifle de formation, il semble désormais parfaitement à l’aise avec le gros fusil vert et n’a peur de personne. En témoignent ses matchs énormes contre fnatic et FaZe lors des IEM Fall, ou encore contre Team Spirit lors de la qualification pour Anaheim. On ne sait pas où s’en va DBL pour 2022 mais une chose est sûre, afro, lui, est là pour rester et sera un élément clé de tout projet français qui vise le top à l’avenir. 

 

Le décès de LDLC ? 

Vous vous souvenez du précédent baromètre ? On y disait ça : "C’est étrange à dire mais, pour la première fois depuis longtemps, il se pourrait que LDLC soit sur la bonne voie". Aujourd’hui, l’équipe est morte, Maka a déjà annoncé son départ, Ozstrik3r a très largement sous-entendu qu’il allait changer d’air et rien n’a filtré pour la suite. Pis encore, il se pourrait tout à fait que la structure raccroche les gants sur CS:GO, après plusieurs années extrêmement difficiles malgré quelques éclaircies çà et là. En même temps, on les comprendrait. 

Hormis une victoire de prestige aux ECN contre leurs rivaux de DBL, LDLC OL a complètement raté sa deuxième partie de saison. Éliminée rapidement de la plupart des cup online, l’équipe n’a même pas réussi à atteindre la qualification fermée pour les IEM Fall Europe, compétition comptant pour le circuit Major, échouant deux fois à la dernière marche des qualifications ouvertes. 

Pire, alors que les joueurs de Lambert avaient montré de très belles choses en ESEA Premier au printemps, leur saison 39 fut un véritable cauchemar. Terminant la saison régulière avec seulement deux victoires, dont une par forfait contre Eternal Fire, les renards se sont vus reversés en Relegation pour sauver leur slot en Premier. Battu sèchement par sAw puis par les anglais de Into the Breach, LDLC a donc terminé l’année de la pire des façons, en se retrouvant reversée en ESEA Advanced. Une gabegie pour cette structure légendaire qui avait raflé le premier Major français sur CS:GO et qui a vu passer sous ses couleurs toutes les plus grandes légendes de notre scène. Désormais, l’équipe jouera ses derbys contre GenOne et Exalty.

Le joueur de cette deuxième partie de saison : Ali "hadji" Haïnouss

S’il avait commencé à jouer un peu avant le mois de décembre, nul doute que Keoz se serait retrouvé ici. À sa place, on retrouve donc le plus fidèle soldat d’Ozstrik3r, hAdji. Statistiquement, il a été d’assez loin le joueur le plus régulier des renards. Si Maka a souvent sauvé son équipe avec des actions de classe, il a eu tendance à manquer à l’appel dans les grands rendez-vous. Alors, discrètement, c’est l’ouvreur français qui s’est imposé comme le joueur le plus important de cette équipe. Si les doutes persistent encore sur l’avenir de LDLC, on souhaite de tout coeur qu’hAdji trouve enfin un cinq stable pour exprimer pleinement son potentiel. Parce que le skill, personne n’en doute, il est là. 

On n'espère qu'une chose pour hAdji, qu'il ne se lasse pas des projets claqués sur CS
pour suivre le chemin de son ancien coéquipier, ScreaM.

Deux phares dans la nuit du subtop

Vous le savez si vous suivez VaKarM régulièrement, le subtop français n’est pas en très grande forme. Le coverage de la dernière saison ESEA illustrait ça très bien, avec peu d’équipes pouvant candidater à une place stable en Main. Dans ce paysage désolant, deux équipes tirent leur épingle du jeu. La première, et la plus évidente, c’est GenOne. Lancé au début de l’année, le projet de krL est arrivé à maturité, renforcé par le recrutement de l’excellent Diviiii.

AFTI, UTT, Nantarena, GamingGen, en 2021, le circuit des LANs françaises a repris ses droits !

En LAN, l’équipe est au-dessus de tous ses concurrents, avec deux victoires en deux compétitions jouées, l’AFTI-LAN 21.2 et la GamingGen. Sur le net, les joueurs de Graviti ont aussi montré des progrès impressionnants, avec une saison ESEA Main presque parfaite conclue par une qualification méritée en Advanced. Après les atermoiements de l’été, l’équipe semble avoir trouvé la bonne formule, le bon équilibre, pour faire briller tout le monde. Aujourd’hui, on peut l’affirmer sans sourciller : GenOne est la quatrième meilleure équipe française. 

Derrière, seule Voltage semble être en mesure de sortir du lot. Les joueurs ont réussi à se stabiliser en ESEA Advanced malgré une saison en demi-teinte et, surtout, à trouver un cinq équilibré entre jeunesse et expérience, autour de leur capitaine, Zeusa, et du leader, P0WELS. Voltage fut aussi la dernière à représenter dignement l’Hexagone lors du NumberOne 2.3, où elle a réussi à gratter un podium dans une compétition en quête d’identité. 

Le projet de Zeusa, c'est l'autre belle histoire du subtop en 2021,
avec une progression rapide de l'ESEA Open à l'Advanced en un an.

Enfin, ils ont fini l’année sur une bonne note avec une signature chez Exalty. On ne sait pas encore très bien ce que cette signature comprend mais on leur souhaite le meilleur, et on espère qu’ils profiteront de 2022 pour passer un nouveau cap en LAN, où ils se sont montrés plutôt discrets pour l’instant. 

Et derrière ? Dur à dire. On retrouvera bien jeyN et Nono2k en ESEA Advanced grâce à Royals, mais ce n’est pas exactement du subtop français. PIGNOUF est passée très près de se joindre à ce beau monde, mais a échoué sur la dernière marche avant de valider la montée, dans un match inattendu puisqu'elle avait initialement perdu contre PARTIZAN, ensuite disqualifiée pour triche. Elle devra donc passer une saison de plus en Main. On suivra toutefois cette équipe prometteuse, avec notamment un Saax revigoré depuis qu’il peut se concentrer sur son viseur. Petite pensée aussi pour TGJ, qui semblait sur une bonne dynamique mais vient déjà de perdre un joueur. 

 

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la scène française est à un tournant de son histoire. La fin de l’ère tricolore chez Vitality laisse craindre un éparpillement des talents à l’international sans qu’un vrai cinq bleu-blanc-rouge ne puisse titiller le top avant un bon moment. Le mouvement a d’ailleurs déjà été amorcé avec shox qui a rejoint Team Liquid. Le futur d’un AmaNEk sera probablement du même acabit, alors qu’un point d’interrogation subsiste pour les NBK, kennyS et autres JaCkz. Plus bas, Maka a aussi signifié son intérêt pour l’étranger. Faute de structure ambitieuse capable de reprendre le flambeau, notre scène court le risque de s’étioler petit à petit et de s’éloigner de ses heures de gloire. 

Même les projets nationaux sont en difficulté, que l’on pense au futur obstrué de DBL PONEY ou aux affres interminables de LDLC OL. On en viendrait à comprendre des structures potentiellement armées pour accueillir nos meilleurs joueurs mais craintives face à l’incertitude qui entoure le CS français en ce moment. Alors on va croiser les doigts. Croiser les doigts pour que LDLC relance une nouvelle ère et profite pleinement de sa force de frappe économique. Croiser les doigts pour que DBL trouve enfin chaussure à son pied. Croiser les doigts pour que certaines légendes qui ont affirmé leur envie de rester sur CS mettent le pied à l'étrier d’une scène qui en a besoin. Croiser les doigts pour que les projets prometteurs comme GenOne et Exalty continuent sur cette voie et, qui sait, finissent par prendre la relève. Croiser les doigts, enfin, pour que la prochaine fois qu’on se parlera, je vous raconte les arènes bouillonnantes et les LANs de hangar aux quatre coins de la France, et pas des trucs en ligne tout pétés. 

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