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bodyy (fnatic) : "J'étais super content de me faire bench, c'était un soulagement"

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Quelques mois après cette interview autour du mental que nous avions réalisée avec lui, Alexandre "bodyy" Pianaro est revenu à notre micro pour partager autour de ses expériences récentes. Ainsi, nous avons pu aborder ces quelques mois chez Falcons avec ce groupe international, son passage chez Into The Breach et son arrivée chez fnatic, sans oublier les objectifs de ce début d'année.

 Une interview également disponible sur :

YouTube Pour ceux qui préfèrent le visuel à l'écrit, et ont envie de profiter de bodyy sous ses nouvelles couleurs.

 

Pour revenir sur cette entrevue d'environ 31 minutes, débutons par l'habituel sommaire afin de suivre plus facilement le fil des sujets abordés, de la découverte de l'international pour bodyy avec Falcons à ces qualifications pour le RMR de Bucarest en passant par son passage chez Into The Breach et ses premiers mois avec fnatic. 

Sommaire :     
 

I.
II.
III.
IV.

V.

Introduction.
Falcons, les débuts à l'international.
Into The Breach, stand-in réussi.
Les premiers pas chez fnatic.
Objectif RMR.


I - II - III - IV - V


I. Introduction.

Comme toujours, nous avons débuté par une simple question autour de ce début d'année 2024.


Comment vas-tu en ce début d'année 2024 ?

Ça va super du haut de mes 27 ans maintenant. Je suis très content d'être là aujourd'hui dans les locaux de fnatic et d'être qualifié pour le Closed Qualifier. Et toi, comment vas-tu ?

Écoute, plutôt bien, on démarre bien l'année.

 


I - II - III - IV - V


II. Falcons, les débuts à l'international.

En place chez Falcons depuis janvier 2023, bodyy a survécu à l'échec au RMR de Copenhague et au passage à l'international. Aux côtés de NBK-, d'Ozstrik3r et de ses trois nouveaux coéquipiers, il a découvert cette communication en anglais pendant un peu plus de quatre mois sans pour autant que cela ne soit synonyme de réussite, au contraire.


Tu as découvert l'international avec Falcons. Etait-ce une bonne expérience pour appréhender la communication en anglais ?

C'était une très bonne chose d'être passé par cette équipe pour apprendre l'anglais en jeu, de manière intense. J'avais déjà pratiqué l'anglais dans ma vie, mais là c'était vraiment ma première expérience en équipe. Je n'étais pas au lead, donc ça m'a un peu débridé et m'a permis de juste me concentrer sur ma manière de communiquer et sur la communication [de l'équipe] de manière plus générale.

Quand j'ai commencé l'international avec Falcons, j'ai peut-être mis deux bonnes semaines à bien m'adapter à la manière de parler de tout le monde, à la communication, aux principes en anglais et juste aux noms de positions. Maintenant que j'ai fait quelques mois chez Falcons puis Into The Breach et maintenant fnatic, ça va, je pense que je suis rodé.

On a tous entendu Ozstrik3r dans La Pause, parlant de l'investissement de lauNX et BOROS. De ton côté, tu disais sur HLTV que certains avaient des objectifs plus individuels que collectifs. Comment as-tu vécu cette période ?

Au début de l'équipe, je n'imaginais pas qu'on partirait dans cette direction pour être honnête avec vous. J'ai tout donné pour que l'équipe fonctionne. De mon côté, j'ai fait en sorte d'être prêt et de mettre tout le monde le plus à l'aise possible, parce qu'on était censé être les cadres avec Nathan (NBK-) à l'époque quand l'équipe a commencé.

On devait diriger, et j'ai fait en sorte de m'adapter le plus rapidement possible et permettre à tout le monde d'être bien dans ses rôles, d'être le moins individualiste possible comme il y avait des jeunes joueurs avec nous qui avaient cette capacité à briller très fort individuellement.

bodyy sous les couleurs de Falcons, une aventure loin des résultats espérés

En termes d'investissement dans l'équipe, c'était clairement loin de ce que je recherchais, très loin. Pour être honnête, je l'ai trouvé aujourd'hui [ce que je recherchais], donc je suis très content d'avoir eu cette expérience pour savoir ce que je voulais vraiment.

Évidemment, ce n'était pas facile à vivre et j'ai pété les plombs plus d'une fois chez moi après m'être déconnecté de TeamSpeak. J'ai eu beaucoup de conversations avec tous les joueurs, en essayant de faire en sorte que ça aille mieux, mais ce n'était pas l'objectif principal.

Quoi dire de plus ? C'était une bonne expérience, j'en tire des leçons et je suis très content d'être passé par là. Ça m'a permis de rebondir aujourd'hui et de me rendre compte que même avec des joueurs un peu moins "hype" sur le moment, comme quand je suis passé par Into The Breach par exemple, tu peux faire beaucoup mieux en ayant une bonne cohésion d'équipe et en faisant les efforts, tout simplement.

Y a-t-il eu un moment où tu as préféré lâcher du lest, te reposer mentalement plutôt que d'essayer de secouer les puces à tout le monde ?

Pas du tout, pas du tout. J'ai vraiment tout donné, à tel point que j'ai plus d'une fois dit au manager que j'étais prêt à partir de l'équipe s'il n'y avait pas de changement ou si de grosses sanctions n'étaient pas prises à l'encontre des joueurs qui ne faisaient pas forcément les efforts. J'étais sur le point de partir pour être honnête. Je me suis fait kick juste avant, donc ça tombait très bien. En vrai, j'étais super content de me faire bench, c'était un soulagement.

Je ne pensais pas rebondir aussi vite et dans une équipe si prestigieuse. Je pense que le passage avec Into The Breach a bien carry à ce niveau. Je ne vais pas mentir, mais je doutais de mes capacités au moment où je donnais tout et qu'on n'avait pas de résultat, que ce soit individuellement ou en équipe. Au final, fier de ne pas avoir abandonné et de m'être battu pour en être là où je suis aujourd'hui.

 


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III. Into The Breach, stand-in réussi.

Sur le banc de Falcons, bodyy ne s'est pas éloigné bien longtemps des serveurs en rejoignant Into The Breach en tant que stand-in à l'époque où la structure cherchait un leader. Une réussite, tout simplement, puisque le cinq va remporter le CCT East Europe #4 et terminer au pied du podium des CCT Finals #4. Parfait pour se relancer et retrouver la confiance avant de sauter sur l'opportunité fnatic.


Tu disais également auprès de HLTV que le passage chez Into The Breach t'avais repositionné sur l'échiquier international. Durant ton passage avec eux, vous avez notamment remporté une CCT et terminé quatrième des finales CCT. En parallèle de cette mise en lumière dont tu as parlé, ce passage a-t-il été un vent de fraicheur pour toi ?

Complètement un vent de fraîcheur. J'ai joué avec des gens qui avaient envie de jouer ensemble, des gens avec qui je m'entendais bien en jeu ou en-dehors. En fait, j'ai un peu retrouvé cette mentalité qu'on avait chez DBL à l'époque, quand on avait tous très envie de grind le jeu et qu'on se retrouvait sur TeamSpeak le soir, après les praccs ou les officiels, pour faire des FACEIT ensemble ou juste discuter de tout et de rien.

C'était plus ou moins la même mentalité et ça m'a vraiment fait plaisir de rejouer avec Kevin (misutaaa). Je pense qu'il a une très bonne équipe aujourd'hui et qu'il peut faire quelque chose au prochain Major. Vraiment, ça m'a prouvé qu'à l'inter ce ne sont pas que des mercenaires ou que des mecs qui pensent à leur gueule. Ça m'a complètement convaincu de continuer dans cette voie-là.

Partenaires durant quelques mois, misutaaa et bodyy se sont retrouvés chez Into The Breach

Tu parles de misutaaa, l'as-tu trouvé changé à l'international par rapport à ce que tu avais connu chez Falcons, quand le cinq était encore français ?

L'international, cela demande quand même d'être plus préparé, plus autonome, de savoir te reposer sur les choses que tu sais faire, que tu aimes faire et en être conscient. Je pense que le Kevin (misutaaa) d'aujourd'hui a réussi à cibler ses forces et à comprendre pourquoi et comment il fait des bonnes games. Maintenant, il est plus autonome, ça c'est sûr.

J'ai joué sur pas mal de BP avec lui chez Into The Breach et, même si je leadais un petit peu le binôme qu'on avait ensemble, Kevin faisait toutes les choses qu'il aimait bien faire et il les faisait super bien. C'était vraiment un régal de jouer avec lui.

Aussi, ils ont un sacré coach (Juve), avec qui je me suis très bien entendu. Honnêtement, si je n'étais pas allé chez fnatic, je pense que je serais resté avec eux. J'avais un très bon feeling mais je ne savais pas jusqu'où on pouvait aller, s'il y avait un plafond de verre ou non, si les résultats que l'on a eus sur cette période représentaient le maximum que l'on pouvait atteindre.

Personnellement, je ne pouvais pas refuser la proposition que j'ai eue de fnatic. Je pense que lead dans cette équipe avec de jeunes joueurs et un cadre qu'est KRIMZ, cela me va très bien. En tout cas, je remercie Into The Breach pour l'opportunité, c'était grave cool et ça m'a reboosté, ça m'a remis dans le droit chemin.



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IV. Les premiers pas chez fnatic.

Recruté par fnatic en même temps que MATYS et kyuubii, bodyy a finalement rapidement retrouvé une équipe. Dans cette structure que l'on ne présente plus tant elle a gagné dans une période où elle a aussi affronté à plusieurs reprises ces Français de la génération dorée, l'ex-leader de HEET a repris ce rôle aux côtés d'afro, son partenaire et ami d'alors. 


Comment s'est passé le rapprochement avec fnatic ? Aussi, as-tu participé au choix des deux joueurs qui ont été recrutés en même temps que toi, MATYS et kyuubii ?

MATYS, c'était déjà fait au moment où j'ai été approché, donc je savais que je rejoignais l'équipe avec afro, KRIMZ et lui. Pour le dernier, kyuubii, j'ai été mis dans la boucle et on m'a demandé si j'avais des idées mais, à vrai dire, je n'en avais pas vraiment et je faisais aveuglément confiance aux personnes responsables du recrutement de fnatic. Les noms qui en sont sortis [de fnatic], ce n'étaient que des très bons joueurs et kyuubii est excellent.

Je suis très content de jouer avec lui aujourd'hui. Les deux jeunes joueurs avec lesquels on joue sont incroyablement autonomes, ils apprennent super vite et ce sont juste de très bons humains. C'est ce qui fait une énorme différence pour avancer très vite et avoir un teamplay qui nous a permis de grind un Open Qualifier comme on l'a fait cette semaine.

En mai, dans l'interview que nous avions partagée, tu disais que tu voyais les joueurs internationaux comme des mercenaires, mais en même temps tu nous partageais que tu appréciais que tes coéquipiers soient en même temps des collègues et des amis, à qui on peut parler en toute confiance, deux visions qui ne se rejoignent pas forcément. Aujourd'hui, où souhaites-tu mener le cinq de fnatic humainement parlant ?

À l'heure actuelle, on est vraiment un cinq où tout le monde s'entend très bien. J'ai l'impression qu'on peut avoir confiance les uns envers les autres, peu importe que ce soit des joueurs vers le staff, le coach ou toutes les personnes qui sont au-dessus. Je me sens très en confiance dans cette équipe, j'ai l'impression que ça se reflète un peu sur tout le monde quand je vois les personnes à côté de moi.

Quand on a des conversations, que ce soit sur des erreurs qu'on a pu faire, sur des petits changements ou le fait de ne pas être super à l'aise sur certaines positions, on peut vraiment le faire de manière honnête et il n'y a pas un mec qui va se dire qu'il fait ça pour se mettre en avant, ce que j'ai pu ressentir dans [certaines] des équipes où j'étais auparavant.

Est-ce que c'est pareil dans toutes les équipes ? Ça, je ne sais pas. Mais, pour le moment, j'ai connu ces deux côtés : un où j'ai joué avec des mercenaires et l'autre, chez Into The Breach, où j'étais avec des potes, avec qui j'ai pu ressentir ça à l'inter. Je ne saurais pas vraiment répondre à ta question mais, dans tous les cas, j'ai l'impression qu'on a tous un peu ce côté mercenaire à l'international et il faut qu'on fasse en sorte que ça aille pour le mieux en étant potes, c'est le petit plus qui fait qu'une équipe puisse ou non durer sur le long terme. C'est sur ce côté-là, je pense, que fnatic va bien marcher. 

 

Le passage chez Into The Breach m'a prouvé qu'à l'inter, ce ne sont pas que des mercenaires ou que des mecs qui pensent à leur gueule.

 

Vous vous êtes rapidement rencontrés pour l'Elisa Masters Espoo, en Finlande. Comment vous êtes-vous organisés depuis ? Là, on voit que vous êtes en bootcamp.

Déjà, on a eu cette Elisa qui a vraiment été précipitée. On avait quoi ? Un pracc sur chaque map je crois. En allant en Finlande, on n'avait jamais joué ensemble, c'était chaotique, vraiment.

Ensuite, jusque-là, on s'est entraîné sur internet en se préparant pour les qualifications pour le Major. Évidemment, on a mis un focus sur ces qualifications en réduisant le nombre de jours de vacances. On s'était mis d'accord là-dessus, parce qu'afro et moi on avait déjà prévu nos vacances avant de connaître notre avenir en équipe et la date des qualifications.

Tous les deux, on s'est retrouvé aux Etats-Unis presque au même moment. On avait une journée commune et notre manager nous a dit qu'on pourrait pracc en se rejoignant là-bas et qu'on devrait sûrement le faire. On a tous les deux dit que ce n'était pas un problème et qu'on le ferait volontiers, parce qu'on veut se qualifier au Major, c'est notre premier objectif.

On s'est retrouvé là-bas et on a pracc le jour après Noël, sur une matinée depuis New York, là où pour les autres c'était une journée normale. Tout le monde était super flexible et compréhensif, ce n'est pas quelque chose qu'on aurait pu faire dans toutes les équipes. J'étais très content de la manière dont ça s'est fait.

Puis, arrivé à Paris, tout de suite reparti à Londres pour bootcamp. Là, on a vingt jours de bootcamp et on en profite au maximum pour vraiment apprendre à se connaître, pour créer des bases de jeu et tout simplement une alchimie d'équipe. Je pense qu'on a réussi à bien le faire, on se qualifie sur la première et on est tous très contents de ça parce que, là, on peut se préparer comme il faut pour le Closed Qualifier.

On ne sait pas encore dans quel groupe on sera (ndlr : fnatic est tombée dans la Ronde A, avec 3DMAX), mais on va pouvoir se préparer pour la qualification. On avait prévu de bootcamp au moment où on a créé l'équipe, à la fois pour jouer l'Open et le Closed, mais aussi pour se donner beaucoup d'expérience pour la prochaine fois qu'on se retrouvera en lan, peut-être au RMR. Donc, oui, c'est une bonne expérience, content d'être ensemble et on avance très vite.

AWP, ancien partenaire, ami, afro est un atout essentiel chez fnatic pour bodyy

Donc vous avez joué les qualifications ouvertes depuis le bootcamp ?

Ouais, on a fait la qualification ouverte d'ici, ça nous montre qu'on est capable de bien jouer en étant les uns à côté des autres, en condition lan. Le coach (keita) sortait à chaque fois pendant les matchs et revenait après pour faire les vetos ensemble.

C'est un peu plus punitif d'être en bootcamp plutôt qu'à la maison pendant les qualifications, parce que chez soi on peut se relaxer entre chaque carte, quand il y a une heure ou deux d'attente. C'est beaucoup plus chill d'être à la maison, là on est tous ensemble, chacun doit se trouver un petit coin pour se reposer. C'est un peu plus fatiguant mais je trouve qu'on l'a bien fait et je suis vraiment très fier de ce qu'on a pu montrer pendant la qualification. Évidemment, on a perdu un match de seed, mais je ne peux pas décrire à quel point on était fatigués sur le deuxième jour à plus d'une heure du matin.

En vrai, très content de ce que tout le monde a montré. La mentalité est incroyable, le niveau individuel et tout ce qu'on a préparé étaient "on point" comme on dit ici en Angleterre.

En arrivant chez fnatic, tu as retrouvé afro, ton partenaire chez DBL PONEY puis HEET mais aussi un ami, qui a un rôle particulièrement important en équipe avec son AWP. Comment se matérialise la connexion leader-AWP sur le serveur ?

On a beaucoup de positions en commun, notamment en CT, par exemple sur Nuke, qu'on a jouée deux ans ensemble chez DBL et HEET ou la rampe sur Vertigo.

Forcément, ma vision du jeu a un peu évolué sur cette année passée sans lui, mais Aurel (afro) sait plus ou moins ma vision du lead, quelles sont mes forces et mes faiblesses. Il est capable de construire là-dessus et c'est ce que j'attendais de lui en rejoignant cette équipe. Il est capable de m'épauler à des moments où j'ai besoin de créer un petit truc en plus et je n'ai pas forcément besoin de le guider, parce qu'il sait naturellement ce que j'attends de lui.

Je sais aussi ce qu'il aime faire, dans quel moment il aime le faire et je connais aussi ses forces et ses faiblesses. Je sais quand il a besoin de stuffs, d'un boost ou quand il peut être un peu en difficulté et qu'il a besoin d'un petit round pour se remettre en confiance. Il peut compter sur moi et inversement, je sais que je peux compter sur lui dans des moments un peu plus chauds ou quand j'ai besoin de lui pour faire une différence. En vrai, c'est plus une relation de confiance qu'on peut montrer comme ça sur le serveur.

Je ne sais pas quoi dire de plus, c'est juste qu'on arrive bien à se comprendre et à se compléter en jeu. Puis, lui qui a joué avec KRIMZ, il peut me faire comprendre plus rapidement ce qu'il aime faire et j'ai besoin de moins de temps pour m'adapter, ça m'aide beaucoup.

 


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V. Objectif RMR.

Ne comptant plus qu'un joueur ayant participé au BLAST Paris Major, fnatic a perdu la place qui lui était réservée au prochain RMR de Bucarest, obligeant le cinq à repasser par les qualifications ouvertes, faute de points pour être directement invité au Closed. Finalement qualifié dès sa première sortie, l'équipe a eu le temps de se préparer pour cette ronde suisse qui débutera demain.


Sans invitation pour les IEM Katowice, ce cycle de qualifications pour le PGL Major Copenhague est-il l'objectif principal de ce début d'année ou cela passe-t-il aussi, par exemple, par les qualifications pour les IEM Chine ?

Comme tu l'as dit, les qualifications c'est l'objectif premier évidemment. Le Major, les playoffs, tout ce que tu veux. L'objectif principal, pour moi, c'est de retrouver le Major et d'arrêter les échecs en RMR, ce serait un plus, un gros plus même.

Après, effectivement, on vise quand même le long terme avec cette équipe fnatic et donc aussi tous les gros tournois qu'il y a tout au long de la saison, les IEM Chine, Dallas, toutes ces qualifications qu'on va évidemment pouvoir faire et où on va tout donner pour se qualifier. Je n'ai pas le planning en tête pour être très transparent avec toi.

Là, pour l'instant, je me concentre sur les qualifications [pour le Major] pendant ce bootcamp et, oui, j'en ai déjà un petit peu parlé avec mon manager, coach et psychologue, tout ce que tu veux, mais l'objectif c'est aussi de ne pas se rater pour les autres qualifications et de pouvoir faire briller fnatic tout au long de l'année.

 

En vrai, j'étais super content de me faire bench, c'était un soulagement.

 

Même si vous aviez déjà joué deux matchs officiels en Finlande, cette qualification ouverte représente un peu plus vos premiers matchs officiels ensemble. Comment t'es-tu senti individuellement parlant durant ces deux jours ?

Quand je suis arrivé dans cette équipe, pour l'Elisa, c'était un bourbier sans nom, j'avais du mal à trouver mes marques, on ne savait pas forcément dans quelles positions on allait jouer. Le but, c'était de mettre les jeunes le plus à l'aise possible, qu'ils puissent un peu montrer ce qu'ils étaient capables de faire. Est-ce que c'étaient les positions optimales à ce moment-là ? Non, pas forcément, donc on a fait des ajustements.

On a pris le temps de faire les choses bien pendant cette préparation d'avant-vacances afin d'être le plus précis possible sur les forces de chacun, pour trouver les positions idéales. Est-ce qu'on les a trouvées aujourd'hui ? Je ne suis pas forcément sûr, mais au moins on s'en rapproche le plus possible.

En tant que lead, je pense avoir trouvé mes marques. J'ai mon coach (keita) qui m'aide beaucoup. Il m'a montré sa vision du jeu, des équipes internationales et comment, selon lui, ça se joue, ce qui est un peu différent parce que la communication est évidemment plus difficile à fluidifier que dans une langue natale.

J'ai aussi implémenté mon jeu, j'ai été capable de faire comprendre mes idées pour que tout le monde soit un peu sur la même longueur d'onde, que ce soit sur les principes ou sur le jeu qu'on veut mettre en place de manière générale. On est raccord là-dessus.

KRIMZ, 107 ans d'expérience chez fnatic

À l'origine, je pensais que MATYS serait mon co-lead, parce qu'il parlait beaucoup dans ses précédentes équipes, qu'il avait l'habitude de prendre beaucoup d'espace en jeu, et il parle quand même en vrai. Mais, au final, force est de constater que KRIMZ a pris ce rôle. Il m'épaule beaucoup en tant que co-lead. En général, il est sur un autre côté de la carte pour pouvoir faire des calls, lancer des redirections, écouter ce qui se passe et, aussi, diriger les jeunes en calmant un peu la communication. La plupart du temps, afro, KRIMZ et moi, on a quand même une communication claire et calme et on est capable de mettre en confiance nos coéquipiers qui, eux, ont un peu moins d'expérience. MATYS, cela reste sa première expérience inter et il a encore du mal à s'imposer et avoir une communication claire. Du coup, c'est bien d'avoir un KRIMZ capable de faire un peu la part des choses et de montrer qu'aujourd'hui, avec son expérience, les Majors qu'il a joués et gagnés et toutes les équipes internationales par lesquelles il est passé maintenant, il a les épaules pour former des jeunes joueurs et les guider dans nos objectifs communs.

Ça s'est fait naturellement et c'est vrai que c'était une petite surprise car on m'a toujours dit que KRIMZ ne parlait pas trop, qu'il était tranquille, dans son coin, capable de tout faire. Là, c'est un très bon co-lead, je suis très content de jouer avec lui et il m'a aussi bien mis en confiance pour prendre ce rôle de leader. Je pense qu'il est content du travail que je fais avec lui, il y a une très bonne alchimie et cette bonne découverte de tout le monde me met très en confiance pour mon lead et même individuellement.

Sur les qualifications fermées qui arrivent, il y aura 21 places pour 32 équipes, être en 2-3 sera presque synonyme de qualification. Comment sens-tu ce rendez-vous ?

Pour être très transparent, je le sens vraiment bien. Aujourd'hui, on a une équipe qui peut battre tout le monde, je n'ai pas peur de le dire. Seule Vitality me fait un peu peur, mais sinon je pense qu'on peut battre tout le monde.

Après, Vitality, il y a le temps, ils ne sont pas au Closed.

Oui voilà, on aura le temps de les retrouver. Sinon, toutes les équipes qui sont au Closed, je pense qu'on peut vraiment aller les chercher, même les frapper. Ça fait longtemps que je ne me suis pas senti autant en confiance dans une équipe. Malgré le peu de préparation et de temps de jeu qu'on a ensemble, je n'ai jamais ressenti ça dans une équipe. Dans le sens où j'ai l'impression de sortir avec énormément d'enseignements de chaque journée de praccs, que ce soit individuellement ou en tant que lead. J'ai vraiment l'impression qu'on progresse à vue d'oeil.

Aujourd'hui, oui, je suis confiant pour le Closed. En plus, si tu me dis qu'on peut passer en 2-3, sachant que j'ai l'habitude de sortir en 2-3, là je suis encore plus en confiance [il sourit]. Je suis très en confiance vis-à-vis de ce qu'on est capable de produire aujourd'hui. On s'entraîne bien et on est très réguliers en praccs.

 

KRIMZ est sur un autre côté de la carte pour pouvoir faire des calls, des redirections, écouter ce qui se passe et diriger les jeunes en calmant la communication.

 

Pour conclure, tu nous disais en mai que c'est important de trouver l'équilibre dans ce que l'on fait, de savoir où sont ses limites et d'aimer ce que l'on fait. Avec tous les changements récents dont on vient de parler, où en es-tu dans cette recherche personnelle ?

Récemment, avec tous les changements, c'était dur pour moi de trouver un équilibre. Je ne savais pas si j'allais rester sur le banc pendant deux ou trois mois, je ne savais pas si j'allais jouer les qualifications pour le Major. À la fin de Falcons, comme je te l'ai dit, je ne savais même pas si j'allais retrouver une équipe avec ce qu'on a pu montrer comme résultats, qui étaient très pauvres.

J'étais vraiment très concentré sur le jeu, sur me relever, retrouver une équipe, cramer le jeu, être capable de grind CS2 et de ne pas passer à côté. Je n'ai pas vraiment trouvé d'équilibre, à part faire du sport, sortir un peu et grind le jeu à fond.

Aujourd'hui, effectivement, je sais où sont mes limites. Mon burnout de l'année dernière a été un bon enseignement malgré moi. Avec une équipe comme celle-là, je pense que mes limites sont un peu repoussées par rapport à ce que j'ai connu jusque-là. Je sais que je prends beaucoup de plaisir à faire ce que je fais aujourd'hui et ça m'aide beaucoup à ne pas penser au burnout que j'ai pu faire l'an dernier ou à d'autres choses un peu négatives. Je prends énormément de plaisir à jouer et la confiance que j'ai engrangée sur ces deux derniers mois me met très bien. Je ne pense pas au négatif, juste à grind le jeu et faire en sorte que cette équipe fonctionne.

Mon équilibre, à côté, c'est un peu un truc classique : bien m'alimenter, avoir un corps sain, faire un peu de sport à côté, prendre du temps avec ma famille, ma copine et mes potes tout en faisant en sorte que ça ne soit pas trop non plus pour mettre le temps et les efforts nécessaires dans le jeu pour me qualifier au Major et aller le plus loin possible.

 

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