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Ces recrues ayant changé la donne

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Ils sont parfois attendus depuis des lustres ou au contraire créent la surprise générale, les transferts de joueurs forment la majeure partie de l'actualité Counter-Strike depuis les débuts de l'ère compétitive. Beaucoup commentés et souvent critiqués, les changements de joueurs sont toujours très difficiles à appréhender chez les équipes en question. Du côté des plus performantes, si l'on est globalement conscient que la stabilité est un élément important dans la réussite d'une formation, certaines se retrouvent bloquées dans une voie sans issue et se résignent à changer. 

L'espoir est alors de dénicher une nouvelle dynamique amenée par une ou plusieurs nouvelles têtes dans un effectif déjà réduit. De nouvelles idées, de nouvelles façons d'aborder le jeu, un niveau de jeu parfois plus important, les récentes recrues ont des avantages. Du moins sur le papier car derrière, historiquement, certaines équipes se sont enfoncées avant de se noyer définitivement dans les bas fonds de la hiérarchie. Dans cet article, nous allons nous concentrer sur ces transferts qui ont tellement bien fonctionné qu'ils ont permis aux équipes citées de passer un véritable palier. A noter qu'il concerne uniquement les changements mono-joueurs. 


Nous sommes au début du printemps 2013 et la série de secondes places de la fin d'année passée semble déjà bien lointaine. Si Ninjas in Pyjamas reste encore de très loin la meilleure équipe du monde malgré la conclusion de sa période d'invincibilité, VeryGames a perdu de sa superbe. L'arrivée d' Adil "ScreaM" Benrlitom pour combler le retrait de Cédric "RpK" Guipouy n'a pas vraiment eu l'effet escompté et les numéros uns francophones se font peu à peu rattraper par le peloton. Bien qu'ils remporteront leur premier titre à Birmingham dans une compétition de seconde zone se déroulant en parallèle des finales de la Starladder, les VeryGames sortiront de leur tournée internationale la tête basse. 

Quatrième de la Copenhagem Games 2013, troisième aux EMS RaidCall One Spring, la goutte d'eau qui fera déborder le vase tombera outre-Atlantique lors des finales de la 13ème saison de l'ESEA Invite. Pour la première fois, l'ESEA organise des finales mondiales en lan, l'occasion d'opposer les deux continents phares de la scène CS:GO. Cela peut sembler paradoxal vu le contexte de l'époque mais VeryGames passera à deux doigts de battre leurs rivaux suédois de toujours pour la première fois. Les Franco-Belges s'inclineront 14-16, 14-16, une défaite dont ils ne se remettront jamais durant ce week-end puisqu'ils s'effrondreront par la suite face aux Américains de Quantic Gaming.

Une troisième place décevante qui restera en travers de la gorge des supporteurs français. Dès lors, un changement semblait presque inévitable. Totalement transparent durant la défaite contre Quantic, le jeune Kenny "kennyS" Schrub est montré du doigt. Un an après avoir intégré l'équipe, le sniper est remercié de l'effectif payant ainsi son inexpérience et son manque de communication. La nouvelle de son éviction fait pour autant beaucoup de bruit. L'identité de son remplaçant n'étant pas étrangère à la réaction générale. En effet, c'est celui qui a déjà porté par deux fois le maillot VeryGames qui revient une troisième fois : Richard "shox" Papillon. Jamais deux sans trois dira-t-on. 

Aujourd'hui, shox est considéré comme l'un des meilleurs joueurs du monde et bénéficie d'une aura incroyable. A l'époque, la situation est plus complexe pour lui. Son image de légende de CS:S est écornée par un passage chez Imaginary Gaming dont l'on retient plus les dramas que les résultats. A la fin de cette aventure début 2013, il n'hésite pas à dévoiler publiquement son envie de rejoindre VeryGames. Passé par TCM, une équipe internationale ayant inspiré les Kinguin de 2015, shox apparait comme l'homme providentiel aux yeux d'Ex6TenZ. 

kennyS était devenu une icône au sein de la communauté. Faire oublier ce transfert très commenté s'annonçait donc une tâche difficile. Et pourtant, ce dernier se révèlera comme l'un des plus fructueux de l'histoire de VeryGames. L'équipe passera en mode sous-marin un mois durant et resurgira lors des finales des EMS RaidCall One Summer. L'attente est grande. De retour au sommet, shox fera taire toutes les critiques en l'espace d'un week-end. Co-MVP de l'événement avec NBK, shox a semble-t-il apporté la bouffée d'air frais nécessaire à un groupe en perte de vitesse. 

Battant Virtus.Pro en grande finale, VeryGames remporte son deuxième titre international, premier d'une réelle envergure. Le début d'une belle sucess-story qui va les mener jusqu'à la place de numéros uns mondiaux durant quelques semaines. 

Vainqueur de Fnatic dans le showmatch MadCatz Invitational à la Gamescom, VeryGames parviendra - enfin - à prendre le meilleur sur Ninjas in Pyjamas sur internet et dans un BO3 comptant pour la qualification européenne aux MSI Beat It. Une bonne nouvelle qui s'inscrit logiquement dans la dynamique actuelle de l'écurie francophone. Pourtant, le retour de bâton des Suédois aurait pu être fatal à cette équipe en pleine confiance. En effet, si l'on attendait une confirmation en lan, NiP remettra les pendules à l'heure dans la foulée, en quarts de finale de la DreamHack Bucarest. 

Que nenni. Il en faut plus pour arrêter la locomotive VeryGames. En fait, le meilleur est à venir. Grâce à un shox stratosphérique, les hommes de Kévin "Ex6TenZ" Droolans survoleront les finales de la septième saison de la Starladder StarSeries battant pour la première fois en lan Ninjas in Pyjamas. Sur leur petit nuage, ils dérouleront une fois de plus au moment de conserver leur titre en EMS RaidCall One. Impressionnants de maîtrise, les VG éclabousseront une nouvelle fois Cologne de leur talent créant l'exploit de garder leur couronne européenne face à NiP au terme d'une finale épique.

En cinq mois depuis l'arrivée de shox, ce dernier est devenu aux yeux de tous, le meilleur joueur de la planète tandis que son équipe, du haut de ses quatre titres internationaux, conteste le trône mondial occupé jusque-là par les irrésistibles Ninjas in Pyjamas. Le constat était plutôt rassurant à un mois de la DreamHack Winter 2013. 

Mais si tout semblait aller comme sur des roulettes pour VeryGames. L'apogée de cette équipe est désormais derrière elle. Ce n'est pas le modeste succès au MSI Beat It qui va contre-balancer la médaille d'argent décevante à l'ESWC et la défaite face aux NiP en demi-finale de la DreamHack Winter 2013. Pour autant, VeryGames devenu entre-temps Titan, reste un élément incontournable de la scène compétitive et arrivait avec le statut de favori aux EMS One Katowice 2014. Le début de la descente aux enfers pour Ex6TenZ et ses acolytes qui ne passeront pas les poules. Stupeur généralisée. 

Alors quand l'équipe sera devancée par sa rivale nationale Team-LDLC à la Copenhagen Games, ce sera le point de non-retour pour shox. Perturbé par l'obligation de jouer en gaminghouse et certainement déçu des récentes performances d'une équipe qu'il avait remis à flots un an auparavant, il décide de laisser sa place... à kennyS. Retour à la case départ pour Titan. 

Quant à shox, il tente le pari Epsilon entouré de joueurs montants. Il sera ensuite au coeur du grand bouleversement de la scène française en août 2014 et deviendra l'un des piliers de Team-LDLC, équipe victorieuse de la DH Winter 2014. Il retrouvera Ex6TenZ et Titan durant l'été 2015 dans un contexte similaire à son arrivée de 2013. 

 

Fondée à la suite d'une Gamers Assembly 2013 où un revenant légendaire répondant au nom de Michael "HaRts" Zanatta a eu l'occasion d'observer les nouveaux talents de la scène française, l'équipe Clan-Mystik réunit un trio de vétérans (HaRts, ioRek, drizzer) et deux talents bruts (KQLY, Kioshima). Une composition mêlant de façon équilibrée expérience et individualités. A l'époque, VeryGames règne tranquillement tandis que Team-LDLC cherche à se faire une place à l'international tout en confortant sa place de dauphin sur le plan hexagonal. 

Derrière, une rivalité va rapidement se mettre en place entre 3DMAX et Clan-Mystik pour la place de numéro trois. Donnés outsiders dans cette affiche, les coéquipiers de HaRts prendront enfin l'ascendant en finale de la PxL 38 provoquant par ailleurs la dissolution des diablotins. Après une belle seconde place à la DreamHack Valencia pour leur premier déplacement à l'étranger, les Clan-Mystik profitent de l'explosion de Team-LDLC et récupèrent Dan "apEX" Madesclaire. Le grand perdant dans l'histoire restera Benjamin "drizzer" Charnet qui sera poussé vers la sortie. Une séparation difficile à encaisser pour l'ancien d'1.6 qui deviendra inactif par la suite. 

Côté apEX, ce transfert pouvait paraître comme un ralentissement dans sa carrière. La dissolution de Team-LDLC est apparue comme une surprise étant donné la montée en puissance de cette équipe lors des derniers mois. La victoire en Fnatic FragOut 2 suivie de la demi-finale à la DH Summer étaient encore fraîches dans les esprits et personne ne s'attendait à telle nouvelle. L'une des raisons évoquées est la détérioration de la relation entre apEX et kennyS, pourtant très proches. Cela expliquant le pourquoi apEX n'a pas suivi kennyS dans sa nouvelle aventure et a accepté, seul, la proposition de Clan-Mystik. 

C'est le début d'une belle histoire pour Clan-Mystik. Bien que critiqué pour ses problèmes de comportement qui lui avait notamment coûté sa place chez VeryGames en 2012, tout le monde s'accorde sur les qualités de lecture de jeu du Lorrain. C'est précisément dans ce secteur qu'il va avoir un impact impressionnant sur cet effectif. Aux côtés de HaRts, il obtient un rôle de co-leader très actif et l'occasion de prouver son apport survient seulement une semaine après l'officialisation. Cadre ? Finales Masters. Enjeu ? Deux places pour l'ESWC.fr. Objectifs ? Se qualifier et accrocher VeryGames. 

La première moitié est facilement accomplie étant donné l'état désastreux d'un subtop français en pleine reconstruction. Mais c'est la grande finale, sans véritable enjeu et face à VeryGames, qui a monopolisé l'attention. Et pour cause, si l'on pouvait s'attendre à une belle opposition des Clan-Mystik, menteur est celui qui aurait pronostiqué tel scénario. Plus que les inquiéter, les nouveaux coéquipiers d'un apEX des grands jours vont passer à deux doigts de créer l'exploit. Embarqués dans une troisième carte décisive, Clan-Mystik ne parviendra pas à conclure malgré les onze rounds inscrits en attaque sur Nuke et laissera leurs rivaux du jour l'emporter de justesse. 

Peu importe. La performance de Clan-Mystik n'est pas passée inaperçue. Une semaine qu'apEX est dans cette équipe et déjà, cette dernière semble dévoiler un nouveau visage. Solide sur internet, Clan-Mystik va asseoir son statut de challenger numéro deux derrière VeryGames qui s'impose en parallèle comme la meilleure équipe du monde. Victoires à la LanEx puis à l'Epsilan 11 et l'heure de l'ESWC est enfin arrivée. 

     
 

On a eu l'arrivée d'apEX. Il est vraiment incroyable. Ce que vous n'imaginez pas, c'est que ce n'est pas qu'une machine à frags, il est super-exigent. C'est le joueur le plus actif dans l'équipe. Il pousse toujours l'équipe vers le haut, vers le haut, vers le haut. Il est très complet. En terme d'implication, ça fait longtemps que j'avais pas eu un team mate à ce niveau-là.

HaRts, capitaine de Clan-Mystik, dans une interview à l'ESWC 2013.

 
 

Dans un format compliqué, Clan-Mystik s'extraie sans souci de l'ESWC.fr ne concédant qu'une poignée de rounds face aux outsiders We Got Game et WarMaker. Mieux, ils ne s'inclinent encore une fois contre VeryGames "que" sur le plus petit des écarts. Tout cela sur la grande scène. Prometteur. 

Tombés dans une poule très compliquée, les hommes de HaRts ont fort à faire dès le lendemain. La belle victoire sur LGB eSport en ouverture les lance dans la compétition internationale et leur permettra de décrocher la première place de groupe après un match nul concédé sur le fil aux compLexity. La bonne mère était avec les Français au Paris Games Week. Le tirage des quarts de finale leur est plus que favorable puisqu'ils tombent sur les modestes Britanniques de fm!TOXIC. Les sauts de joie du dernier arrivé dans l'équipe au moment de l'annonce étaient pour le coup assez révélateurs. 

C'est donc facilement que les Clan-Mystik se retrouvent dans un dernier carré de rêve où résiste encore le top 3 mondial de l'époque : NiP, VeryGames et Astana Dragons. Alors qu'en parallèle, les deux écuries rivales historiques tentent de se neutraliser sur la petite scène, apEX donne de la voix en zone joueurs face aux Ukrainiens. Cette demi-finale restera dans les annales de l'ESWC et les rares personnes autorisées à observer de près cette rencontre s'en souviennent sans doute encore. Rarement, un tel degré d'excitation a été palpable chez apEX. Les Clan-Mystik s'imposeront finalement au bout d'un marathon et rejoindront VeryGames pour une finale franco-française inédite dans une Coupe du Monde. 

Bien que VeryGames ait été accroché plusieurs fois par son dauphin par le passé, on sentait à la veille de cette grande finale une immense confiance chez Ex6TenZ. Et pour cause, comment VeryGames, qui venait de faire tomber NiP, pouvait être inquiété par Clan-Mystik, en finale d'un ESWC ? 

Un excès de confiance que les mercenaires du jour puniront directement. Impérial du début jusqu'à l'ultime round, Clan-Mystik deviendra champion du monde créant l'un voire le plus bel exploit de l'histoire de Counter-Strike. Une performance extraordinaire gravée à jamais dans les carrières des cinq néo-champions du monde de l'époque. 

Difficile voire impossible d'imaginer Clan-Mystik réaliser le même parcours sans le renfort d'apEX. Si KQLY et Kioshima ont chacun rendu l'une de leurs plus belles prestations, toute l'équipe s'accordera à dire que le recrutement d'apEX a tout changé et a été un élément décisif dans ce succès. 

Succès de courte durée puisqu'apEX quittera le navire en début d'année 2014 après un échec à la DreamHack Winter 2013. Il prendra alors part dans la nouvelle aventure Team-LDLC. 

 


Mars 2013, personne ne pouvait imaginer un seul instant que cette nouvelle formation composée de joueurs encore inconnus quatre mois auparavant, allait un jour entrer dans l'histoire comme étant la base de la probable meilleure équipe de l'histoire du jeu. Devilwalk, schneider, JW et flusha. Ces quatre gars-là se retrouvent ensemble sous le tag Epsilon. La scène suédoise est archi dominée par Ninjas in Pyjamas et derrière, la résistance tente de s'organiser sans réel succès. 

Aux côtés des Lemondogs, des Absolute Legends ou encore des Publiclir, ce sont bel et bien les Epsilon qui parviendront à tirer leur épingle du jeu au printemps 2013. Le doublé NLan / Svecup #1 leur permet de consolider leur seconde place dans la hiérarchie suédoise. Ces bons résultats ne les empêchent pas d'écarter Berg en faveur de MODDII à l'aube de la DreamHack Summer. Cette équipe se cherche encore, surtout au niveau de son meneur. Cependant, elle continue sa montée en puissance en allant chercher une exceptionnelle seconde place à Jönköping avec une victoire notable sur LDLC. 

Une performance séduisante à plus d'un titre. D'une part, ces joueurs s'imposent comme une formation forte de la scène européenne. D'autre part, Fnatic décide de leur faire confiance. La célèbre structure eSport a rencontré beaucoup de difficultés depuis son arrivée sur CS:GO. De nombreux changements de joueurs, des résultats le plus souvent en-dessous des attentes. Bref, Fnatic cherche encore et toujours à redorer son blason sur la franchise qui a fait sa fierté par le passé. L'ami cArn était alors loin d'imaginer le scénario qui allait suivre. 

Cette équipe s'inscrit dans la durée sans pour autant grimper sur de prestigieux podiums. Les NiP, VeryGames ou Astana Dragons sont un ton au-dessus. Les néo-Fnatic feront parler d'eux, non pas sur le serveur, mais bien en dehors notamment lors de ce petit drama à la DreamHack Bucarest. Vainqueurs à l'arraché de Ninjas in Pyjamas en poule, ils refuseront de leur serrer la main tout en scandant des mots qu'ils ont ensuite regrettés et essayés de faire oublier. 

C'est une semaine après leur top 5/8 à l'ESWC et une semaine avant la phase finale du MSI Beat It que l'équipe décide d'effectuer un changement. Une nouvelle fois, il concerne le meneur et c'est ainsi que MODDII est écarté au profit d'une personnalité timide, fragile au premier abord mais finalement redoutable. Son nom ? Markus "pronax" Wallsten, ancien joueur 1.6 souvent snobé par ses compères ayant fait ses armes sur CS:GO chez Absolute Legends puis n!faculty avec qui son principal succès reste sa victoire à la DreamHack Valencia 2013. 

Ce petit homme, discret, au regard charmeur et aux allures inoffensives, va s'avérer être l'un des plus grands meneurs de son temps. Ce changement intervenant à seulement quelques jours du premier Major, la communauté s'interroge sur sa pertinence d'autant plus qu'individuellement MODDII paraissait plus fort sur le papier. 

pronax prend ses marques en Chine où il terminera deuxième derrière VeryGames sans réellement forcer. Tous les regards sont déjà tournés vers la DreamHack Winter 2013 où la crème de la crème a rendez-vous avec la crémière. Si un quart de finale voire une demi-finale étaient un objectif réalisable, les deux places en grande finale étaient réservées à NiP et VeryGames. 

Fnatic va se montrer particulièrement solide en poule. Loin d'être perturbés par un éventuel jetlag suite à l'aller-retour en Asie, les hommes de pronax sont intraitables avec Na`Vi puis Clan-Mystik ne concédant que quinze rounds en deux matchs. Profitant d'un tirage favorable, Fnatic se retrouve en position de favori dans son quart de finale contre Recursive puis en demi-finale contre compLexity. 

Un départ costaud et un arbre facile, Fnatic se retrouve en grande finale de la DreamHack Winter 2013. Le recrutement de pronax est d'ores et déjà rentabilisé mais ce dernier en veut plus. Il veut marquer l'histoire, s'imposer comme un héros, comme celui qui seulement quinze jours après son arrivée à la tête d'une équipe peut la propulser au sommet. Cet exploit, il est allé le chercher. 150 000 personnes ont suivi en direct le sacre d'une nouvelle génération de joueurs menés par cet homme. Ce dernier week-end d'octobre 2013, il ne risque pas de l'oublier.

Si l'on devait classer ces recrues vis-à-vis de l'importance de leur impact à leur arrivée, pronax résonne encore comme la recrue du siècle pour Fnatic. Fnatic passe instantanément du statut de challenger à mastodonte européen. Un statut que l'équipe aura un peu de mal à assumer derrière mais consolidera sa place dans le top 5 continental. Si la première moitié d'année 2014 sera difficile, les arrivées d'olofmeister et KRiMZ relanceront la machine et permettront à Fnatic de devenir la meilleure équipe de l'histoire de CS:GO en l'espace d'un an. Toujours aussi discret mais désormais titulaire d'un compte en banque bien rempli et d'une armoire débordant de trophées, pronax est toujours là, devenu le pilier de cette formation. A l'époque où les time-out sont autorisés en plein match, il en fera sa spécialité, renversant le cour de matchs à plusieurs reprises. Trois titres majeurs, une trentaine de titres internationaux et plus de 800 000 $ de gains, pronax est le meneur le plus rentable de l'histoire. Et ce n'est pas fini. 

 


Ah, le Danemark et CS:GO. Une longue histoire très compliquée. Connu pour être un véritable bourbier de jeunes talents, ce pays scandinave est également et paradoxalement renommé pour un cruel manque de résultats sur le dernier opus de la franchise. Enfin, cela c'était avant LE changement de joueur. 

Ensemble et inséparable depuis novembre 2013, le trio dev1ce - dupreeh - Xyp9x a été encadré et dirigé par celui qui était considéré comme le grand leader danois : Henrik "FeTiSh" Christensen. Légende de CS:Source et vice-champion du monde 2011, le vétéran a toujours eu cette réputation de meneur très strict et le moins que l'on puisse dire, c'est que cela ne lui a pas vraiment réussi sur Global Offensive. 

Pourtant lorsque Dignitas recrute les anciens Copenhagen Wolves, un mois avant les EMS One Katowice 2014, le Danemark retrouve enfin un espoir de victoire perdu depuis le printemps 2013 et l'épisode Western Wolves. Dans un événement promis aux Polonais de Virtus.Pro, les Dignitas retomberont dans leurs travers passant totalement à côté de leur demie face à NiP. Toujours impressionnants en début de tournoi, ils craquent à chaque fois au moment d'élever leur niveau de jeu dans les matchs décisifs. L'exemple le plus concret étant dev1ce, considéré comme le meilleur joueur de cette équipe n'arrivant pourtant pas à faire la différence dans les moments difficiles. 

Gfinity 3, ESL One Cologne, les exemples s'accumulent jusqu'à la DreamHack Wnnter 2014 où Dignitas n'opposera aucune résistance aux Natus Vincere en quarts de finale. Une déception de plus menant l'équipe à effectuer un changement majeur. Exit FeTiSh, bienvenue Karrigan. 

Andersen "Karrigan" Finn. Auteur d'une fin de carrière 1.6 proche de la perfection sous les couleurs de Fnatic en 2012, celui qui a toujours oscillé entre Allemagne et Danemark, a eu du mal à trouver sa place sur Global Offensive. Très instable. il n'est resté que rarement plus de trois mois dans une formation avant de lorgner là où l'herbe semblait plus verte. Inutile de préciser qu'un tel manque d'équilibre lui a barré quelconque possibilité de compléter son palmarès. 

Pour illustrer ce propos, avant d'accepter l'offre de Dignitas, Karrigan venait de re-rejoindre Mousesports seulement un mois auparavant. Tout cela pour dire que l'engouement autour de ce joueur était un peu retombé et l'annonce de son arrivée chez les numéros uns danois n'a pas fait l'effet d'une bombe. Loin de là. Et pourtant... Le changement va être radical et en plus de s'imposer comme un meneur hors-pair effaçant de la mémoire collective le nom son prédécesseur, Karrigan s'affirme comme un sniper très efficace , n'ayant rien à envier aux individualités de ses coéquipiers. 

En accrochant le bronze aux X-Games en janvier 2015 grâce à une victoire sur Fnatic en petite finale, les Dignitas écartent d'un coup de balai toutes les craintes concernant l'intégration d'un nouvel élément. Un déplacement sur le bord des pistes enneigées d'Aspen qui permet aux joueurs d'entrer en contact avec la prestigieuse écurie nord-américaine, Team SoloMid. Le recrutement est officialisé quelques jours plus tard. 

Cette équipe va ainsi obtenir l'opportunité de voyager à tous les événements et de se focaliser uniquement sur le jeu. Quelques semaines plus tard à l'occasion du deuxième anniversaire de la dernière grande finale d'une écurie danoise (Anexis à la CPH Games 2013), TSM réédite la performance de leurs compatriotes et atteignent leur première grande finale à Copenhague. Ils tomberont néanmoins sur des Virtus.Pro plus confiants et se contenteront de la seconde place. 

C'est enfin le 26 avril 2015 que le recrutement de Karrigan prend tout son sens. L'équipe dont il a pris la tête il y a cinq mois va rouler sur la concurrence lors des finales de la saison inaugurale des CCS. Par concurrence nous entendons ici Ninjas in Pyjamas et Fnatic. Ce n'est pas rien d'autant plus quand les Danois ne concéderont qu'une carte sur l'ensemble du tournoi dont un BO3 et un BO5 face aux récents vainqueurs de l'ESL One Katowice... 

Cet exploit qui marque le premier succès d'une équipe danoise dans une grande compétition internationale sur CS:GO, va se révéler comme le début d'une série de victoires impressionnantes sur les numéros uns mondiaux du moment évoluant sous les couleurs de Fnatic. TSM battra en effet les Suédois à trois reprises en lan et remporteront dans l'ordre les finales londoniennes FACEIT, la quatrième saison du Fragbite Masters et conserveront leur titre en FACEIT lors de la DreamHack Valencia. Une facilité à battre l'équipe que tout le monde craint presque insolente. Si bien que TSM aurait sans doute préféré troquer EnVyUs pour Fnatic en demi-finale de l'ESL One Cologne 2015...

Aujourd'hui, Team SoloMid est solidement ancré dans le top 4 mondial. Concurrençant les mTw.dk de l'époque 1.6 pour le titre de meilleure équipe danoise de l'histoire de Counter-Strike, les hommes de Karrigan la deviendront très certainement dans quelques mois s'ils gardent cette même dynamique. 

Sans coach stratégique derrière lui, le rôle et l'impact de Karrigan sur cette équipe en sortent encore plus importants. C'est bel et bien lui qui a réussi à décoincer le complexe dev1ce et a rendu au Danemark ses lettres de noblesses. Celui qui n'était pas forcément une évidence au poste laissé vacant par FeTiSh est devenu l'un des meilleurs leaders du monde permettant à son équipe de friser avec la place de numéro une mondiale lors du printemps dernier. 

Photos : HLTV.org, ESL, ESWC

Graphismes par CEROGRIMM

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